GALYNA DRANENKO
Littérature française du XIX° siècle. Lecture analytique
Introduction
1. La biographie de Gustave Flaubert
2. Les œuvres
et le style de Gustave Flaubert
A
vous : Tout sur Gustave Flaubert ici
3. L’histoire de l’écriture et la réception du
roman Madame Bovary
A vous: Tout sur Madame Bovary ici
Étude de l’extrait du roman Madame
Bovary
Résumé du roman « Madame Bovary »
Fille d'un riche fermier, Emma
Rouault épouse Charles Bovary, officier de santé et veuf récent d'une femme
tyrannique. Elevée dans un couvent, Emma aspire à vivre dans le monde de rêve
dont parlent les romans à l'eau de rose qu'elle y a lu. Un bal au château de
Vaubyessard la persuade qu'un tel monde existe, mais le décalage qu'elle
découvre avec sa propre vie déclenche chez elle une maladie nerveuse. Son mari
décide alors de s'installer dans une autre bourgade, siège de comices agricoles
renommées, Yonville-l'Abbaye. Là, elle fait connaissance des personnalités
locales, Homais, pharmacien progressiste et athée, le curé Bournisien, Léon
Dupuis, clerc de notaire, Rodolphe Boulanger, gentilhomme campagnard. La
naissance d'une fille la distrait un peu, mais bientôt Emma cède aux avances de
Rodolphe. Elle veut s'enfuir avec son amant qui, lâche, l'abandonne. Emma croit
en mourir, traverse d'abord une crise de mysticisme, puis plus tard, au théâtre
de Rouen, revoit Léon, revenu de Paris. Elle devient très vite sa maîtresse,
lors d'une promenade dans un fiacre. Installée dans sa liaison, Emma Bovary
invente des mensonges pour revoir Léon, et dépense des sommes importantes,
qu'elle emprunte à un marchand trop complaisant, Lheureux. Un jour, celui-ci exige d'être remboursé.
Emma, par peur du jugement qui va être prononcé contre elle, tente d'emprunter
auprès de Léon, puis de Rodolphe. Tous deux la repoussent, et Emma s'empoisonne
avec l'arsenic dérobé chez le pharmacien.
Extrait du
roman Madame Bovary « La
conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue »
La conversation de Charles
était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y
défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de
rire ou de rêverie. Il n’avait jamais été curieux, disait-il, pendant qu’il
habitait Rouen, d’aller voir au théâtre les acteurs de Paris. Il ne savait ni
nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet, et il ne put, un jour,
lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré
dans un roman.
Un homme, au contraire, ne
devait-il pas, tout connaître, exceller en des activités multiples,
vous initier
aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les
mystères ? Mais il n’enseignait rien, celui-là, ne savait
rien, ne souhaitait rien. Il la croyait heureuse ; et elle lui en
voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du
bonheur même qu’elle lui donnait.
Elle dessinait quelquefois ;
et c’était pour Charles un grand amusement que de rester là, tout debout à la
regarder penchée sur son carton, clignant des yeux afin de
mieux voir son ouvrage, ou arrondissant, sur son pouce, des boulettes de mie de
pain. Quant au piano, plus les doigts y couraient vite, plus il s’émerveillait.
Elle frappait sur les touches avec aplomb, et parcourait du
haut en bas tout le clavier sans s’interrompre. Ainsi secoué par elle, le vieil
instrument, dont les cordes frisaient, s’entendait jusqu’au bout
du village si la fenêtre était ouverte, et souvent le clerc de l’huissier qui
passait sur la grande route, nu-tête et en chaussons, s’arrêtait à l’écouter,
sa feuille de papier à la main.
Emma, d’autre part ; savait
conduire sa maison. Elle envoyait aux malades le compte des visites, dans des
lettres bien tournées, qui ne sentaient pas la facture. Quand ils avaient,
le dimanche, quelque voisin à dîner, elle trouvait moyen d’offrir un plat coquet,
s’entendait à poser sur des feuilles de vigne les pyramides de reines-claudes,
servait renversés les pots de confitures dans une assiette, et même elle
parlait d’acheter des rince-bouche pour le dessert. Il rejaillissait de tout
cela beaucoup de considération sur Bovary.
Charles finissait par s’estimer
davantage de ce qu’il possédait une pareille femme. Il montrait avec orgueil,
dans la salle, deux petits croquis d’elle, à la mine de plomb,
qu’il avait fait encadrer de cadres très larges et suspendus contre le papier
de la muraille à de longs cordons verts. Au sortir de la messe, on le voyait
sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie.
Il rentrait tard, à dix
heures, minuit quelquefois. Alors il demandait à manger, et, comme la bonne
était couchée, c’était Emma qui le servait. Il retirait sa redingote pour dîner
plus à son aise. Il disait les uns après les autres tous les gens qu’il avait
rencontrés, les villages où il avait été, les ordonnances qu’il avait
écrites, et satisfait de lui-même, il mangeait le reste du miroton, épluchait son
fromage, croquait une pomme, vidait sa carafe, puis s’allait mettre au lit, se
couchait sur le dos et ronflait.
Comme il avait eu longtemps
l’habitude du bonnet de coton, son foulard ne lui tenait pas aux oreilles ;
aussi ses cheveux, le matin, étaient rabattus pêle-mêle sur sa figure et
blanchis par le duvet de son oreiller, dont les cordons se dénouaient pendant
la nuit. Il portait toujours de fortes bottes, qui avaient au cou-de-pied
deux plis épais obliquant vers les chevilles, tandis que le reste de l’empeigne
se continuait en ligne droite, tendu comme par un pied de bois. Il disait que
c’était bien assez bon pour la campagne.
Sa mère l’approuvait en cette
économie ; car elle le venait voir comme autrefois, lorsqu’il y avait eu chez
elle quelque bourrasque un peu violente ; et cependant madame Bovary mère
semblait prévenue contre sa bru. Elle lui trouvait un genre trop relevé
pour leur position de fortune ; le bois, le sucre et la chandelle filaient
comme dans une grande maison, et la quantité de braise qui se brûlait à
la cuisine aurait suffi pour vingt-cinq plats ! Elle rangeait son linge dans
les armoires et lui apprenait à surveiller le boucher quand il apportait la
viande. Emma recevait ces leçons ; madame Bovary les prodiguait ; et les mots
de ma fille et de ma mère s’échangeaient tout le long du jour, accompagnés d’un
petit frémissement des lèvres, chacune lançant des paroles douces
d’une voix tremblante de colère.
Du temps de madame Dubuc, la
vieille femme se sentait encore la préférée ; mais, à présent, l’amour de
Charles pour Emma lui semblait une désertion de sa tendresse, un
envahissement sur ce qui lui appartenait ; et elle observait le bonheur de son
fils avec un silence triste, comme quelqu’un de ruiné qui regarde, à travers
les carreaux, des gens attablés dans son ancienne maison. Elle lui rappelait,
en manière de souvenirs, ses peines et ses sacrifices,
et, les comparant aux négligences d’Emma, concluait qu’il
n’était point raisonnable de l’adorer d’une façon si exclusive.
Charles ne savait que répondre
; il respectait sa mère, et il aimait infiniment sa femme ; il considérait le
jugement de l’une comme infaillible, et cependant il
trouvait l’autre irréprochable. Quand madame Bovary était partie, il essayait de
hasarder
timidement, et dans les mêmes termes, une ou deux des plus anodines observations
qu’il avait entendu faire à sa maman ; Emma, lui prouvant d’un mot qu’il se
trompait, le renvoyait à ses malades.
Fiche de vocabulaire
Mot
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2
Explications, exemples d’emploi
|
3
Synonymes
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4
Antonymes
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5
En
ukrainien
|
plat
|
Péj. Sans caractère
saillant ni qualité frappante.
Conversation plate.
Vieilli C'est un plat personnage, sans personnalité ou méprisable.
Télévision à écran plat. Assiette plate. Cheveux plats, lisses; Talons plats, peu élevés
(Personnes) Fig. et fam. Être à plat, déprimé, épuisé.Dépourvu
de force.
fade. Vin plat.
Non gazeux. De l'eau plate.
Plat comme une punaise, d'une
bassesse morale absolue.
|
banal,
médiocre.
|
remarquable
|
Плаский
банальний
|
exciter
|
Accroître, rendre plus vif (une
sensation, un sentiment). Cela excita
encore sa colère, sa rage.
|
activer, aiguillonner aviver,
exalter.
|
adoucir, endormir, étouffer,
apaiser;
|
викликати
|
faire des armes
|
Spécialt Les armes : l'épée, le fleuret ou
le sabre.
|
pratiquer l’escrime
|
--
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фехтувати
|
équitation (f)
|
Action et art de monter à cheval.
Faire de l'équitation, du cheval.
|
--
|
верхова їзда
|
|
exceller
|
Être supérieur, excellent. Exceller dans sa profession. Exceller en
poésie, en musique...
|
Être très fort
briller
|
être médiocre
|
Відзначатися
|
initier
|
Être le premier à instruire, à
faire accéder (qqn) à des connaissances.. Initier
qqn à la philosophie.
|
apprendre, conduire, enseigner
|
--
|
втаємничувати
|
raffinement (m)
|
Caractère de ce qui est raffiné,
très délicat. Le raffinement des
manières, du goût.
Un raffinement de... : manifestation
extrême (d'un sentiment). Par un
raffinement de cruauté.
|
délicatesse
subtilité
|
grossièreté
|
тонкощі
|
enseigner
|
Vieilli ou région.
Faire connaître.
|
вчити
|
||
en vouloir de
|
Garder du ressentiment, de la
rancune contre (qqn). « Elle lui
en voulait de ce calme » (Flaubert), à cause de ce calme.
|
злитися, дратуватися
|
||
pesanteur (f)
|
Manque de vivacité. « cette lenteur à comprendre, cette
pesanteur d'imagination »
|
вайлувата безтурботність
|
||
serein
|
Dont le calme provient d'une paix
morale qui n'est pas troublée.
|
calme, paisible, tranquille.
|
||
s’émerveiller
|
Éprouver un étonnement agréable
devant qqch. d'inattendu qu'on juge merveilleux. S'émerveiller de qqch., devant qqch.
|
s'extasier.
|
захоплюватися
|
|
aplomb (m)
|
Fig. Assurance d'une personne que
rien ne déconcerte.
|
assurance
|
апломб,
самовпевненість
|
|
friser
|
¨
Rendre un son tremblé,
double. « le vieil instrument,
dont les cordes frisaient » (Flaubert).
¨
Friser les cheveux au fer, avec des bigoudis, des papillotes.
¨
Passer au ras de,
effleurer. frôler, raser.
Balle de tennis qui frise le filet.
Fig. Approcher de très près. Elle « devait bien friser la
soixantaine »
|
Деренчати,
закручувати,
Зачіпати,
наближатися
|
||
tourner
|
Fig. Agencer, arranger (les mots)
d'une certaine manière, selon un certain style. Tourner un compliment.
|
доладно написати (лист)
|
||
coquet
|
Qui a un aspect plaisant, soigné.
Tenue, coiffure coquette. Logement,
mobilier coquet.
|
виборний
|
||
rejaillir
|
Fig. Rejaillir sur qqn, se reporter sur lui (par un prolongement de
l'effet). « Le génie du maître
rejaillit sur ses interprètes » (Maurois).
|
|||
s’estimer
|
Avoir une bonne opinion de
soi.
|
поважати себе
|
||
croquis (m)
|
Esquisse rapide (le plus souvent
au crayon, à la plume).
|
crayon, dessin
|
ескіз
|
|
ordonnance (f)
|
Prescriptions d'un médecin; écrit
qui les contient. Rédiger, faire une ordonnance. Médicament
délivré sur ordonnance. Envoyer une ordonnance à la Sécurité sociale pour se
faire rembourser.
|
рецепт
|
||
miroton (m)
|
Bœuf bouilli coupé en tranches
que l'on cuisine avec des oignons, du lard, du vinaigre. Par appos. Du bœuf miroton. — La forme
MIRONTON, très fréquente, est fautive.
|
печеня
|
||
rabattu
|
Qui est abaissé, ou replié. Col rabattu. Chapeau à bords rabattus.
|
|||
pêle-mêle
|
Dans une grande confusion, dans
un désordre complet.
|
|||
cou-de-pied (m)
|
Partie antérieure et supérieure
du pied, entre la cheville et la base des os métatarsiens.
|
підйом
|
||
cheville (f)
|
Рartie située entre le
pied et la jambe.
|
щиколотка, кісточка
|
||
empeigne (f)
|
Dessus d'une chaussure, du
cou-de-pied jusqu'à la pointe.
|
передок халявки
|
||
bourrasque (m)
|
Coup de vent impétueux et de
courte durée. Le vent souffle en
bourrasques. — Fig. « Leur
apparition avait été accueillie par une bourrasque d'injures et de coups de
sifflet » (Maurois).
|
orage,
tempête, tornade, tourbillon, tourmente
|
буча
|
|
prévenir en faveur de, contre
|
mettre par avance (qqn) dans une
disposition d'esprit favorable ou défavorable à l'égard de qqn, de qqch.
|
influencer
|
не злюбити
|
|
filer
|
(Choses) « L'argent file entre mes doigts
comme du sable » (Bernanos). Cinq cents francs, ça
file vite!
|
fondre
|
танути
|
|
braise (f)
|
Bois incomplètement réduit
en charbons, pouvant encore servir de combustible. Les boulangers retiraient la braise du four.
Arg. vieilli Argent*
(monnayé).
|
вугілля
|
||
prodiguer
|
Accorder, distribuer
généreusement, employer sans parcimonie. Prodiguer
les millions. — Prodiguer son
énergie, son talent. Prodiguer des conseils.
|
dépenser,
déployer
|
не скупитися
|
|
frémissement (m)
|
Tremblement léger, causé par une
émotion. Un frémissement de colère, de
plaisir.
|
frisson
|
||
désertion (f)
|
Fig. Action de déserter une
cause, un parti.
|
abandon,
reniement.
|
fidélité
|
зрада
|
sacrifice (m)
|
le fait de se sacrifier; le
renoncement. Esprit de sacrifice.
Sacrifice de soi. abandon, don,
offre.
|
abnégation,
dévouement
|
самопожертва
|
|
négligence (f)
|
Manque de précautions, de
prudence, de vigilance.
|
insouciance,
laisser-aller.
|
soin
|
недбальство
|
infaillible
|
(Personnes)
Qui ne peut se tromper; qui n'est pas sujet à l'erreur. Nul n'est infaillible : tout le monde peut se tromper.
(Choses) Un instinct infaillible. |
sûr
|
безпомильний
|
|
irréprochable
|
À qui, à quoi on ne peut faire
aucun reproche. Une mère irréprochable.
|
parfait
|
бездоганний
|
|
hasarder
|
Faire, entreprendre (qqch.) en
courant le risque d'échouer ou de déplaire. Hasarder une démarche.
Mettre en avant, se risquer à
exprimer.
|
essayer,
tenter. avancer
|
пробувати
|
|
anodin
|
Mod. Inoffensif, sans danger. Une plaisanterie anodine.
|
important
|
безневинний
|
|
touche (f)
|
¨
PIERRE DE TOUCHE : fragment de jaspe utilisé pour
essayer l'or et l'argent. Fig. Ce qui sert à reconnaître la valeur d'une
personne ou d'une chose. critère, épreuve, test.
¨
Mettre une touche de gaieté, une touche exotique (dans un décor, une description).
¨ Avoir la (une) touche
(avec qqn) : plaire manifestement à qqn (cf.
Avoir le ticket).
¨ Touches d'une machine à
écrire, d'un clavier d'ordinateur, d'une calculette. Téléphone à touches. bouton. Appuyer sur la
touche « correction » du minitel.
|
|||
carton (m)
|
Dessin en grand, d'après lequel
un artiste réalise une fresque, une tapisserie ou un vitrail.
Boîte, réceptacle en carton fort.
Mettre ses affaires dans un carton.
Carton jaune, rouge (en football)
|
étude
|
Compréhension de l’extrait
1. Lisez et traduisez l’extrait.
2. Repérez toutes
les caractéristiques de trois
personnages
Charles
|
Emma
|
Madame Bovary mère
|
P.ex. : il
n’est pas curieux « d’aller voir au théâtre les acteurs de Paris »
|
P.ex. : elle « dessinait quelquefois »
|
P.ex. : elle « semblait prévenue contre sa bru »
|
…
|
3. Citez les
phases où l’auteur oppose Charles à un homme dont rêve Emma.
4. En quoi
consiste la rivalité de deux femmes. Comment s’exprime-t-elle dans le texte.
5. Quelle est
la réaction de Charles à cette rivalité ?
ANALYSE STYLISTIQUE DU TEXTE
1. Quels
effets stylistiques procurent les négations employées dans le texte ?
Comment caractérisent-elles Charles par rapport à ce qu’il n’est pas ?
2. Repérez
dans cet extrait les accumulations et les énumérations et commentez leurs
effets stylistiques dans le traitement de l’économie des Bovary et la
prodigalité d’Emma.
3. Repérez et
commentez les figures de style dans la phrase : « La conversation de Charles était plate comme
un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur
costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie ».
4. Pour le commentaire de texte : l’art
du portrait de Gustave Flaubert
· Brossez le
portrait de Charles du point de vue d’Emma.
· Brossez le
portrait de Charles du point de vue du narrateur.
· Brossez le
portrait d’Emma du point de vue de Charles.
· Brossez le
portrait d’Emma du point de vue de la mère de Charles.
· Brossez le
portrait de Madame Bovary mère du point du narrateur.
Exercices de lexique
1.
Trouvez dans la fiche de vocabulaire les synonymes des mots et des
expressions, traduisez-les :
croquis; exciter l'émotion; serein; prévenu; en vouloir à qn.
2. Donnez les antonymes des
mots :
curieux; amusement; plat (une conversation); exciter; prodiguer;
rabattre
3. Trouvez les significations
des mots friser et plat.
4. Dans quel sens est employé
dans le texte le mot carton m? Quels
autres sens peut-il avoir ?
5. Quelles autres
significations peut avoir le mot touche
f? Que veut dire l'expression "pierre de touche"?
6. Traduisez la phrase
suivante : « Emma le servait » et expliquez la différence entre les verbes
servir qn et servir à qch.
7.
Dans quel sens est employé dans le texte le mot bourrasque? Que veut-il dire encore ?
8. Donnez les mots de la même
racine que le verbe nager et les
expressions avec ces mots. Traduisez en français :
плавання; школа плавання; кругосвітне плавання.
9. Trouvez les mots de la même
racine que les mots suivants :
multiple; raffinement; désertion.
10.
Formez les noms avec les verbes suivants:
exciter ; envoyer ; enseigner ;
dessiner ; estimer ; poser ; approuver.
11. Mettez les prépositions qui conviennent, s'il le faut:
1. Peu à peu elle s'accoutuma ... prendre cette route de
traverse.
2. Nanon avait compris qu'elle pouvait compatir ... les
souffrances de sa maîtresse.
3. Vous repentez- vous ...
avoir manqué ... vos devoirs?
4. La servante était initiée ...tous les secrets de la maison.
5. Ce chauffeur excelle ...conduire l'auto.
6. Il en voulait ... son complice.
7. Je vais essayer ... faire un croquis à la mine de plomb.
8. Eugénie avait fait vœu ... garder coûte que coûte la
toilette de Charles.
9. Il s'empressa ... lui offrir une orange.
10. Daignez .. vous
asseoir.
11. Vous avez tout le loisir... tirer les conclusions de ce travail.
12. Je regrette ... ne pas être venu à temps.
12. Trouvez les expressions
avec le mot pouce.
13. Traduisez en français :
рецепт (страви); рецепт лікаря; виписати рецепт; давати рецепти іншим.
гризти яблука; гризти горіхи; гризти лікті; гризти голову; гризти науку.
чистити черевики; чистити (щіткою) костюм; чистити криницю; чистить трубу (пічну); чистити рибу; чистити яблоко; чистити горіхи.
14. Traduisez et dites en d’autres mots :
conduire sa maison ; ranger le linge ; en vouloir à qn ; exceller à ; du
temps de ; aimer infiniment; initier à ; hasarder ; manger sur le pouce ;
proscrire une ordonnance.
15. Traduisez par écrit :
1. Відчуваючи
наближення старості, батько Руо вирішив втаємничити
дочку в тонкощі ведення господарства, однак Емма не виправдала сподівань
батька, робота швидко їй набридла, і вона знову віддалася своїм мріянням.
2. Вона могла цілими
днями сидіти на дивані та дивитися на розжарене
вугілля.
3. До заміжжя Емма мріяла про зустріч з героєм, який би
відзначався в усіх галузях людської
діяльності. Проте Шарль не вмів ні фехтувати, ні їздити на коні, ні зробити
комплімент.
4. Емма дратувалася від його спокою, а він захоплювався її самовпевненістю.
5. Ці ліки продаються лише за рецептом. Нехай Ваш лікар випише рецепт.
6. Дай мені рецепт яловичини міротон.
Я подаватиму її з водою без газу.
7. Не зажаючи на власне недбальство,
він роздає всім рецепти для вирішення
різних проблем.
8. Невинний жарт може викликати в неї гнів. Навіть не пробуй говорити з нею.
9. Бездоганна поведінка та самопожертва дружини є критерієм її вірності.
10. Футболіст отримав жовту картку.
Помилитися може кожен.
TEXTE COMPLÉMENTAIRE
« Quand il rentrait au
milieu de la nuit … »
Quand il rentrait au milieu de la nuit, il n’osait pas la
réveiller. La veilleuse de porcelaine arrondissait au plafond une clarté
tremblante, et les rideaux fermés du petit berceau faisaient comme une hutte
blanche qui se bombait dans l’ombre, au bord du lit. Charles les regardait. Il
croyait entendre l’haleine légère de son enfant. Elle allait grandir
maintenant ; chaque saison, vite, amènerait un progrès. Il la voyait déjà
revenant de l’école à la tombée du jour, toute rieuse, avec sa brassière tachée
d’encre, et portant au bras son panier ; puis il faudrait la mettre en
pension, cela coûterait beaucoup ; comment faire ? Alors il
réfléchissait. Il pensait à louer une petite ferme aux environs, et qu’il
surveillerait lui-même, tous les matins, en allant voir ses malades. Il en
économiserait le revenu, il le placerait à la caisse d’épargne ; ensuite il
achèterait des actions, quelque part, n’importe où ; d’ailleurs, la
clientèle augmenterait ; il y comptait, car il voulait que Berthe fût bien
élevée, qu’elle eût des talents, qu’elle apprît le piano. Ah ! qu’elle serait
jolie, plus tard, à quinze ans, quand, ressemblant à sa mère, elle porterait
comme elle, dans l’été, de grands chapeaux de paille ! on les prendrait de
loin pour les deux sœurs. Il se la figurait travaillant le soir auprès d’eux,
sous la lumière de la lampe ; elle lui broderait des pantoufles ;
elle s’occuperait du ménage ; elle emplirait toute la maison de sa
gentillesse et de sa gaieté. Enfin, ils songeraient à son établissement :
on lui trouverait quelque brave garçon ayant un état solide ; il la
rendrait heureuse ; cela durerait toujours.
Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d’être
endormie ; et, tandis qu’il s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait
en d’autres rêves.
Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit
jours vers un pays nouveau, d’où ils ne reviendraient plus. Ils allaient, ils
allaient, les bras enlacés, sans parler. Souvent, du haut d’une montagne, ils
apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des
navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les
clochers aigus portaient des nids de cigogne. On marchait au pas, à cause des
grandes dalles, et il y avait par terre des bouquets de fleurs que vous
offraient des femmes habillées en corset rouge. On entendait sonner des
cloches, hennir les mulets, avec le murmure des guitares et le bruit des
fontaines, dont la vapeur s’envolant rafraîchissait des tas de fruits, disposés
en pyramide au pied des statues pâles, qui souriaient sous les jets d’eau. Et
puis ils arrivaient, un soir, dans un village de pêcheurs, où des filets bruns
séchaient au vent, le long de la falaise et des cabanes. C’est là qu’ils
s’arrêteraient pour vivre ; ils habiteraient une maison basse, à toit
plat, ombragée d’un palmier, au fond d’un golfe, au bord de la mer. Ils se promèneraient
en gondole, ils se balanceraient en hamac ; et leur existence serait
facile et large comme leurs vêtements de soie, toute chaude et étoilée comme
les nuits douces qu’ils contempleraient. Cependant, sur l’immensité de cet
avenir qu’elle se faisait apparaître, rien de particulier ne surgissait ;
les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ; et cela se
balançait à l’horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais
l’enfant se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus
fort, et Emma ne s’endormait que le matin, quand l’aube blanchissait les
carreaux et que déjà le petit Justin, sur la place, ouvrait les auvents de la
pharmacie.
Illustrez le contenu du
terme flaubertien du bovarysme avec des idées de cet extrait
Bilan
« Le Bovarysme ou La
Mélancolie dans l’œuvre de Gustave Flaubert »
A vous :
ANNEXE
Traduction
de l’extrait (par Mykola Loukach) :
Розмови Шарля були пласкі, як вуличні тротуари, загальники проходили в них одноманітною плетеницею в своєму буденному вбранні, не викликаючи ні хвилювання, ні сміху, ні задуми. Він сам признавався, що, живучи в Руані, ні разу не поцікавився сходити в театр подивитись паризьких акторів. Він не вмів ні плавати, ні фехтувати, ні стріляти з пістолета, і, коли Емма якось натрапила в романі на якийсь незнайомий термін верхової їзди, він не зміг пояснити його значення.
А хіба ж мужчина не повинен знати всього, відзначатися у всіх сферах людської діяльності, втаємничувати жінку у всі пориви пристрасті, у всі тонкощі й секрети життя? А от він нічого не вчив її, нічого не знав, нічого не бажав. Він гадав, що Емма щаслива! І її дратували його благодушний спокій, його вайлувата безтурботність і навіть щастя, що вона дарувала йому.
Іноді вона малювала; для Шарля було великою втіхою стояти біля неї й дивитись, як вона схиляється над папером і, мружачись, розглядає свою роботу або ліпить пучками галочки з хліба. Що ж до гри на фортепіано, то чим швидше бігали її пальці, тим більше захоплювався Шарль. Емма с апломбом вистукувала по клавішах, пробігала не відриваючись усю клавіатуру зверху донизу. Старий інструмент із деренчливими струнами вигримував на все село, коли вікно було розчинене, і часто писар судового пристава, проходячи по дорозі без шапки, у виступцях, з якимсь папером у руках, зупинявся послухати.
Крім того, Емма розумілася на господарюванні. Пацієнтам вона надсилала рахунки за візити в формі доладно написаних листів, що не мали нічого спільного з канцелярщиною. У недільні дні, коли на обід приходив якийсь сусіда, вона завжди прихитрялась почастувати його виборною стравою; ренклоди вона майстерно вкладала пірамідками на виноградному листі, варення в неї подавалось на тарілочках; вона навіть мала намір придбати спеціальний посуд для полоскання рота перед десертом. Від усього цього авторитет Боварі чимдалі зростав.
Кінець кінцем Шарль і сам став поважати себе за те, що має таку жінку. Він із гордістю показував відвідувачам її роботи – два ескізи олівцем, які він оправив у широкі рамки й повісив у залі на довгих зелених шнурках. Розходячись з обідні, люди бачили його на порозі дому в гарних вишиваних пантофлях.
З роботи повертався він пізно – о десятій, а то й о дванадцятій ночі. Він просив чогось поїсти, і Емма сама подавала йому, бо служниця вже спала. Він скидав сюртук, щоб почувати себе вільніше за вечерею. Перебере всіх людей, яких зустрічав за день, усі села, в яких побував, усі рецепти, які прописав, і, задоволений із самого себе, доїсть рештки печені, погризе шматочок сиру, схрумає яблуко, доп'є графинчик вина, а потім піде в спальню, ляже горілиць і захропе.
Він давно вже звик спати в нічному ковпаку. Фулярова хустка зсовувалась у нього з голови, і на ранок розкуйовджене волосся лізло йому в вічі, все в пуху – наволочка часто розв'язувалась вночі. Він завжди носив високі чоботи з грубими косими брижами на підйомі і з зовсім прямими, наче натягнутими на дерев'яний копил, передками й халявами. На селі і в таких добре, казав він.
Мати схвалювала таку ощадність; вона приїздила до сина, як і раніше, коли чоловік здіймав дома велику бучу. Проте пані Боварі-мати якось відразу не злюбила невістки. У неї, мовляв, надто великопанські замашки: дрова, цукор і свічки тануть, як у багатому домі, а вугілля спалюється за раз стільки, що стало б на десять обідів! Свекруха розкладала білизну в шафі й навчала невістку, як наглядати за різником, коли той приносить м'ясо. Емма покірно вислухувала ті напучення, пані Боварі на них не скупилась. Увесь день тільки й чути було, що «доню» та «мамо». Обидві говорили, підібравши губи, вимовляли пестливі слова, а голос аж тремтів од притамованої люті.
Коли жила пані Дюбюк, мати почувала себе першою в синовому серці. Тепер любов Шарля до Емми здавалась їй зрадою, грабунком, і вона дивилась на його щастя з німою журбою, як збанкрутілий багач заглядає з вулиці у вікна свого колишнього дому і бачить за столом чужих людей. Мати ніби ненароком нагадувала Шарлю про свої турботи й самопожертву і, порівнюючи їх з Емминим недбальством, доказувала, як нерозважливо любити надмірно таку жінку.
Шарль не знав, що відповідати; він шанував матір і безмежно кохав дружину. Він вважав судження пані Боварі безпомильними, але Емма була в його очах бездоганна. Коли стара їхала додому, він пробував часом несміливо повторити якесь безневинне її зауваження – тими самими словами. Але Емма моментально доводила йому, що він помиляється, і спроваджувала його до хворих.
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