GALYNA DRANENKO
Littérature
française du XIX° siècle. Lecture analytique
DOSSIER 4. Honoré de Balzac (1799-1850)
Introduction
Avec
quatre-vingt onze romans et plus de deux mille personnages, dont certains
devenus des légendes littéraires, comme le Père Goriot, Rastignac ou César
Birotteau, Balzac a construit une œuvre, La
Comédie Humaine, qui reconstitue un demi-siècle de notre histoire, de la
Restauration à la Monarchie de Juillet, "embrassant toute une société dans
son fourmillement humain, la multiplicité de ses lieux et de ses milieux, et
l'enchevêtrement de ses détails matériels".
Ce qui impressionne chez Balzac, c'est son énergie et sa
puissance de travail. Comme l'écrit Jean d'Ormesson, "il n'y a pas dans
les lettres françaises, d'image plus familière que celle de Balzac, installé en
robe de chambre, une cafetière fumante devant lui, au cœur de la nuit, à sa
table de travail. " Il arrivait à Balzac d'y passer jusqu'à dix huit
heures d'affilée.
Puis il y a chez lui ce talent d'observation : ses
descriptions d'une rue de Paris ou d'une ville de province, de vêtements, de
mobiliers, ou d'habitats émanent d'un chroniqueur incroyablement attentif à
tous les aspects du réel. Ce don d'observation, parfois il en joue : "j'ai
été pourvu d'une grande puissance d'observation, écrit-il à Mme Hanska, parce
que j'ai été jeté à travers toutes sortes de professions, involontairement
…". En effet ses échecs dans l'imprimerie et ses déboires financiers ont
lancé à ses trousses une horde d'huissiers intraitables. De ces expériences
douloureuses, il fait bon usage pour camper des situations et des personnages
plus vrais que nature.
A l'inverse, parfois il se défend d'user de ce talent
d'observateur. On connaît sa fameuse réplique : "Comment voulez vous que
j'ai le temps d'observer, j'ai à peine celui d'écrire? " Car Balzac ne se
contente pas de décrire la réalité, il y a chez lui l'intuition de l'alchimiste
qui cherche au delà des limites de sa propre expérience : "j'enveloppe
alors le monde par ma pensée, je le pétris, je le façonne, je le pénètre, je le
comprends".
Balzac laissera une œuvre inachevée : La Comédie humaine comprend quarante-six
romans à l'état de projet. Épuisé, à bout de forces, l'auteur de Splendeurs et Misères des Courtisanes
meurt à cinquante et un ans, après avoir réalisé son rêve : épouser la comtesse
Hanska. Selon la légende, lorsqu'il s'éteint, en 1850, son dernier mot fut pour
appeler à son secours Bianchon, le médecin qu’il avait créé dans la Comédie humaine : l'œuvre, gigantesque,
se confondait avec la réalité.
Résumé du roman « Eugénie Grandet »
A Saumur, Félix Grandet (le père Grandet) s'est
constitué, grâce à de nombreuses spéculations foncières, une fortune qui n'a
d'égal que son avarice. Il règne en tyran sur son entourage : sa femme, sa
fille unique, Eugénie, et sa servante Nanon. Il enferme tout à clé, et rationne
toute la maisonnée.
Lors de ce jour de novembre 1819, une fête est organisée
pour les vingt-trois ans d'Eugénie. Y sont invités les Cruchot et les des
Grassins, deux familles rivales qui espèrent marier l'un de leurs fils avec la
fille du père Grandet.
Survient alors Charles Grandet, le cousin de Paris dont
le charme et l'élégance ne laissent pas Eugénie indifférente. Charles est
surpris de l'aspect misérable de la demeure de son oncle. Eugénie tombe
amoureuse de son cousin, et peu à peu le jeune homme partage ses tendres
sentiments.
Charles est porteur d'une lettre rédigée par son père et
destinée à son oncle, le Père Grandet. On y apprend que ruiné, et poursuivi par
ses créanciers, il s'est suicidé. Charles n'a plus un sou, mais ne le sait pas.
Il est effondré de douleur d'apprendre la mort de son père. Loin de
s'attendrir, le père Grandet méprise ce neveu insolvable. L'insensibilité de
son père choque Eugénie.
Le jeune homme pleure jour et nuit son père et toute son
infortune. Eugénie, émue, fait don à son cousin de tout son argent : des pièces
de collection offertes par son père. Ce don a pour but d'aider Charles à
réaliser son projet : partir aux Indes pour y faire fortune.
Charles pleure de bonheur face à la bonté d'Eugénie et
lui donne en échange un nécessaire de toilette en or qui contenait le portrait
de sa mère et de son père défunts.
Après de grands serments Charles et Eugénie échangent un
baiser et se promettent de se marier. Puis Charles s'embarque pour les Indes
afin de faire fortune et d'effacer la faillite de son père...
La vie reprend, mais le départ de Charles laisse un grand
vide dans la vie d'Eugénie.
Le jour de l'an 1820, le Père Grandet demande comme
chaque année, à voir tout l'or qu'il a donné à sa fille.
Quand il apprend sa disparition, il explose de colère.
Malgré les menaces de son père, Eugénie refuse de livrer son secret. Le vieil
avare décide alors d'enfermer Eugénie dans sa chambre. Madame Grandet, qui
adore sa fille, est minée par cette décision. Elle tombe malade et s'affaiblit
peu à peu. Apprenant qu'à la mort de sa mère, Eugénie, seule héritière,
pourrait exiger le partage de la succession, le Père Grandet décide de se
réconcilier avec sa fille.
En 1822, après deux ans d'un long martyre, Mme Grandet
meurt épuisée. Grandet obtient de sa fille qu'elle renonce à l'héritage
maternel. Eugénie accepte et vit à ses côtés en s'occupant de lui. Elle attend
en vain des nouvelles de Charles qui ne lui écrit pas. Le père Grandet initie
sa file à ses affaires, puis, en 1827, meurt à son tour, en admirant
fébrilement ses écus.
La riche Eugénie reçoit enfin une lettre de Charles, dans
laquelle il lui annonce qu'il a réussi un mariage d'argent. Il a en effet
épousé mademoiselle d'Aubrion, qu'il n'aime guère, mais qui a des titres de
noblesse. Eugénie se résigne alors à épouser le vieux président Cruchot de
Bonfons. Elle ne pose que deux conditions : que ce mariage reste blanc et qu'il
paie les dettes de son oncle.
A la mort de son mari, Eugénie revient dans la maison de
ses parents. Malgré, sa fortune, elle y vit petitement, reprenant les habitudes
de son père et consacrant sa fortune à des œuvres de charité. Solitaire, malgré
son cœur généreux, elle mènera une existence monotone...
Étude de
l’extrait du roman « Eugénie Grandet »
LA GRANDE NANON
La Grande Nanon était
peut-être la seule créature humaine capable d'accepter le despotisme de son
maître. Toute la ville l'enviait à monsieur et à madame
Grandet. La Grande Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de cinq pieds
huit pouces, appartenait à Grandet depuis trente-cinq ans. Quoiqu'elle n'eût
que soixante livres de gages, elle passait pour une des
plus riches servantes de Saumur. Ces soixante livres, accumulées depuis
trente-cinq ans, lui avaient permis de placer récemment quatre mille
livres en viager chez maître Cruchot. Ce résultat des longues et persistantes
économies de la Grande Nanon parut gigantesque. Chaque servante, voyant à la
pauvre sexagénaire du pain pour ses vieux jours, était jalouse d'elle sans
penser au dur servage par lequel il avait été acquis. A l'âge de vingt-deux
ans, la pauvre fille n'avait pu se placer chez personne, tant sa figure
semblait repoussante; et certes ce sentiment était bien injuste : sa figure eût
été fort admirée sur les épaules d'un grenadier de la garde; mais en tout il
faut, dit-on, l'à propos. Forcée de quitter une ferme incendiée où elle gardait
les vaches, elle vint à Saumur, où elle chercha du service, animée de ce robuste
courage qui ne se refuse à rien. Le père Grandet pensait alors à se
marier et, voulait déjà monter son ménage. Il avisa cette fille rebutée
de porte en porte. Juge de la force corporelle en sa qualité de
tonnelier, il devina le parti qu'on pouvait tirer
d'une créature femelle taillée en Hercule, plantée sur ses pieds comme un chêne
de soixante ans sur ses racines; forte des hanches, carrée du dos, ayant des
mains de charretier et une probité vigoureuse comme l'était son
intacte vertu. Ni les verrues qui ornaient ce visage martial,
ni le teint de brique, ni les bras nerveux, ni les haillons de la Nanon
n'épouvantèrent le tonnelier, qui se trouvait encore dans l'âge où le cœur tressaille.
Il vêtit alors, chaussa, nourrit la pauvre fille, lui donna des gages, et
l'employa sans trop la rudoyer. En se voyant ainsi
accueillie, la Grande Nanon pleura secrètement de joie, et s'attacha
sincèrement au tonnelier, qui d'ailleurs l'exploita féodalement. Nanon faisait
tout : elle faisait la cuisine, elle faisait les buées, elle allait laver
le linge à la Loire, le rapportait sur ses épaules; elle se levait au jour, se
couchait tard; faisait à manger à tous les vendangeurs pendant les récoltes,
surveillait les halleboteurs; défendait, comme un chien fidèle, le bien de son
maître; enfin, pleine d'une confiance aveugle en lui, elle obéissait sans
murmure à ses fantaisies les plus saugrenues. Lors de la fameuse année
de 1811, dont la récolte coûta des peines inouïes, après vingt ans de service,
Grandet résolut de donner sa vieille montre à Nanon, seul présent qu'elle reçut
jamais de lui. Quoiqu'il lui abandonnât ses vieux souliers (elle pouvait les
mettre), il est impossible de considérer le profit trimestriel des souliers de
Grandet comme un cadeau, tant ils étaient usés. La nécessité rendit cette
pauvre fille si avare que Grandet avait fini par l'aimer comme on aime un
chien, et Nanon s'était laissé mettre au cou un collier garni de pointes
dont les piqûres ne la piquaient plus. Si Grandet coupait le pain avec un peu
trop de parcimonie, elle ne s'en plaignait pas; elle participait
gaiement aux profits hygiéniques que procurait le régime sévère de la maison où
jamais personne n'était malade. Puis la Nanon faisait partie de la famille :
elle riait quand riait Grandet, s'attristait, gelait, se chauffait, travaillait
avec lui. Combien de douces compensations dans cette égalité ! jamais le maître
n'avait reproché à la servante, ni l'halleberge ou la pêche de vigne, ni les
prunes ou les brugnons mangés sous l'arbre. "Allons, régale-toi,
Nanon", lui disait-il dans les années où les branches pliaient sous les
fruits que les fermiers étaient obligés de donner aux cochons. Pour une fille
des champs qui dans sa jeunesse n'avait récolté que de mauvais traitements, pour
une pauvresse
recueillie par charité, le rire équivoque du père Grandet était un
vrai rayon de soleil. D'ailleurs le cœur simple, la tête étroite de
Nanon ne pouvaient contenir qu'un sentiment et une idée. Depuis trente-cinq
ans, elle se voyait toujours arrivant devant le chantier du père Grandet, pieds
nus, en haillons, et entendait toujours le tonnelier lui disant : "Que
voulez-vous, ma mignonne?" Et sa reconnaissance était toujours jeune.
Quelquefois Grandet, songeant que cette pauvre créature n'avait jamais entendu
le moindre mot flatteur, qu'elle ignorait tous les sentiments doux que la femme
inspire, et pouvait comparaître un jour devant Dieu, plus chaste que ne l'était la
Vierge Marie elle-même, Grandet, saisi de pitié, disait en la regardant :
"Cette pauvre Nanon !" Son exclamation a était toujours suivie d'un
regard indéfinissable que lui jetait la vieille servante. Ce mot, dit de temps
à autre, formait depuis longtemps une chaîne d'amitié non interrompue, et à
laquelle chaque exclamation ajoutait un chaînon. Cette pitié, placée au cœur de
Grandet et prise tout en gré par la vieille fille, avait je ne sais quoi
d'horrible. Cette atroce pitié d'avare, qui réveillait mille plaisirs au cœur du
vieux tonnelier était pour Nanon sa somme de bonheur. Qui ne dira pas aussi :
"Pauvre Nanon !" Dieu reconnaîtra ses anges aux inflexions de leur voix
et à leurs mystérieux regrets. Il y avait dans Saumur une grande quantité de
ménages où les domestiques étaient mieux traités, mais où les maîtres n'en
recevaient néanmoins aucun contentement. De là cette autre phrase :
"Qu'est-ce que les Grandet font donc à leur Grande Nanon pour qu'elle leur
soit si attachée? Elle passerait dans le feu pour eux !" Sa cuisine, dont
les fenêtres grillées donnaient sur la cour, était toujours propre, nette,
froide, véritable cuisine d'avare où rien ne devait se perdre. Quand Nanon
avait lavé sa vaisselle, serré les restes du dîner, éteint son feu, elle
quittait sa cuisine, séparée de la salle par un couloir, et venait filer
du chanvre auprès de ses maîtres. Une seule chandelle suffisait à la
famille pour la soirée. La servante couchait au fond de ce couloir, dans un
bouge éclairé par un jour de souffrance. Sa robuste santé lui
permettait d'habiter impunément cette espèce de trou,
d'où elle pouvait entendre le moindre bruit par le silence profond qui régnait
nuit et jour dans la maison. Elle devait, comme un dogue chargé de la police,
ne dormir que d'une oreille et se reposer en veillant.
Fiche de vocabulaire
Mot
|
Explications,
exemples d’emploi
|
Synonymes
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Antonyme
|
En
ukrainien
|
envier qch à qn
|
Eprouver un sentiment d'envie
envers qch. que possède, dont jouit qn.
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convoiter, désirer
|
заздрити
|
|
gages
(m, pl.)
|
Salaire (d'un domestique).
Les gages d'une cuisinière. Loc. adj. A gages : payé pour accomplir un travail. Tueur à gages.
|
appointements
|
служити
найманий
|
|
accumuler
|
Amasser des richesses (concrètes
ou abstraites).
« On entasse, on accumule »
|
capitaliser,
thésauriser
|
накопичувати,
збирати
|
|
placer
|
Employer (un capital) afin d'en
tirer un profit, une plus-value ou d'en conserver la valeur.
Placer son argent à la caisse d'épargne, chez un agent de change.
|
investir
|
вкласти
|
|
viager (m)
|
la rente viagère (qui doit durer
pendant la vie d'une personne et pas au-delà).
Mettre son bien en viager.
|
рента
|
||
persistant
|
Fièvre, fatigue persistante. Une toux persistante.= incessant, permanent, rebelle. Une
odeur persistante. = tenace, résiduel.
|
constant,
continu, durable
|
стійкий, тривалий
|
|
servage (m)
|
Esclavage, servitude.
« l'infini servage de la femme » (Rimbaud).
|
кріпацтво, рабство
|
à-propos (m)
|
Ce qui
vient à propos, est dit ou fait opportunément, en temps et lieu convenables.
|
convenance, opportunité, pertinence
|
влучно, вдало, вчасно
|
robuste
|
(Abstrait) Avoir une foi robuste.
|
ferme,
inébranlable
|
непохитний
|
|
aviser
|
Mod. Apercevoir inopinément qqch. (pour le prendre, s'en servir).
Il avise un portefeuille oublié sur un banc, il le ramasse.
|
придивитися (для себе)
|
||
rebuté
|
Vieilli ou littér.
Repousser (qqn) avec dureté ou avec mépris.
|
відштовхувати
|
||
tirer le
parti
|
Tirer avantage, parti, profit de...
|
profiter
|
мати зиск
|
|
probité (f)
|
Vertu qui consiste à observer
scrupuleusement les règles de la morale sociale, les devoirs imposés par
l'honnêteté et la justice.
|
droiture,
honnêteté, intégrité, rectitude
|
déloyauté, fourberie,
malhonnêteté
|
порядність, чесність
|
verrue (f)
|
Fig. Littér. Ce qui défigure, enlaidit.
|
бородавка
|
||
martial
|
(Parfois iron.) Qui dénote
ou rappelle les habitudes militaires.
Allure, voix martiale.
|
войовничий
|
||
nerveux
|
Mod. Qui a des tendons vigoureux, apparents. Mains nerveuses. Viande nerveuse, qui présente des tendons, qui
est trop ferme, dure.
|
жилистий
|
||
haillon (m)
|
Vieux lambeau d'étoffe servant de
vêtement.
Vêtu,
couvert de haillons.
Un mendiant en haillons.
|
guenille, hardes,
loque
|
лахміття
|
|
tressaillir
|
Éprouver des secousses
musculaires, un tressaillement.
(Sous l'effet d'une vive
émotion).
Tressaillir d'aise, de joie.
(Sous l'effet d'une sensation qui
surprend).
|
frémir,
frissonner, bondir, sursauter, tressauter
|
здригнутися
|
|
rudoyer
|
Traiter rudement, sans
ménagement, en manifestant de la mauvaise humeur.
|
brutaliser,
malmener, maltraiter
|
сajoler, câliner, dorloter
|
знущатися
|
faire les
buées
|
• XIVe, repris au XIXe;
« lessive » 1219; du p. p. substantivé gallo-roman °bucata « lessive »
|
прати, виварювати білизну
|
||
halle (f)
|
Vaste emplacement couvert où se
tient un marché; grand bâtiment public qui abrite un marché, un commerce en
gros de marchandises.
Halle aux vins, au blé.
|
marché,
hangar, magasin
|
торговище
|
|
saugrenu
|
Inattendu, bizarre et quelque peu
ridicule.
Idée, question saugrenue.
|
absurde,
bizarre
|
дивакуватий
|
|
inouї
|
Qui est extraordinaire.
Fam. Qui dépasse la mesure. Il a un
culot inouï. = formidable, fou, invraisemblable.
Tu es inouï ! = trop. C'est vraiment inouï, inconcevable.
|
énorme,
étonnant, étrange, extraordinaire,
fort,
incroyable, prodigieux
|
commun, ordinaire
|
неймовірний
|
parcimonie
(f)
|
Épargne minutieuse, s'attachant
aux petites choses. Distribuer des
vivres, de l'argent avec parcimonie.
Par ext. Accorder ses éloges avec parcimonie
(cf. Être avare, chiche de...).
|
économie
|
gaspillage, générosité,
prodigalité, profusion
|
скупість, скнарість
|
mauvais
traitement
|
Coups, sévices.
|
maltraitance
|
погане ставлення
|
|
pauvresse
(f)
|
Vieilli ou didact. Personne qui vit de la charité publique. « Une pauvresse vieille et ridée, en haillons » (Balzac).
|
indigent,
mendiant
|
жебрачка
|
|
équivoque
|
Dont la signification n'est pas
certaine, qui peut s'expliquer de diverses façons.
Traces, faits équivoques.
Qui semble impliquer un désir
sexuel, mais en prêtant toujours à confusion. Regards, allures, gestes équivoques.
|
mystérieux
|
franc, net, précis
|
двозначний
|
coeur
simple
|
Qui agit selon ses sentiments,
avec une honnêteté naturelle et une droiture spontanée.
« Un cœur simple », conte de Flaubert.
|
innocent, pur
|
fin, rusé
|
простодушний
|
comparaître
|
Se présenter par ordre. Comparaître en jugement, en justice.
Comparaître devant Dieu.
|
предстати перед
|
||
chaste
|
Vx Qui s'abstient des plaisirs jugés illicites et des pensées impures.
Chaste épouse = honnête.
Un cœur chaste = innocent. Tenue chaste = décent, modeste,
pudique.
|
ascétique,
pur, sage,
vertueux
|
débauché, impudique, impur,
indécent
|
незайманий, чистий, невинний,
безгрішний,
цнотливий,
чесний
|
atroce
|
Qui est horrible, d'une grande
cruauté.
Crime, vengeance atroce.
abominable, affreux, effroyable,
épouvantable, horrible, monstrueux
|
жахливий
|
||
inflexion
(f)
|
Changement subit d'accent ou de
ton dans la voix.
Sa voix « prenait des inflexions plus molles » (Flaubert).
|
модуляції голосу
|
||
néanmoins
|
Malgré ce qui vient d'être dit;
en dépit de cela.
|
cependant,
pourtant, toutefois
|
однак
|
|
filer du
chanvre
|
Textile de la tige du chanvre. Chanvre écru; chanvre peigné.
Vieilli Loc. Cravate de chanvre : corde
de potence.
|
конопля
|
||
impunément
|
Sans dommage pour soi, sans
s'exposer à aucun risque, à aucun inconvénient.
On ne fume pas cinquante cigarettes par jour impunément.
|
без серйозних наслідків
|
||
veiller
|
Être de garde.
Être en éveil, vigilant.
La police veille.
|
dormir
|
не спати
|
|
bouge (m)
|
Logement étroit, obscur,
malpropre, misérable.
Habiter un bouge sordide.
|
galetas,
réduit, taudis
|
конура, кубло, комірчина
|
Compréhension
1. Lisez et traduisez l’extrait « La Grande Nanon ».
2. Portrait physique de la Grande Nanon.
Répartissez les idées de texte dans la grille suivante :
Aspect
|
Caractéristique
|
Texte
|
Taille
|
grande
|
l.3-4. « sa
taille haute de cinq pieds huit pouces »
|
Figure
|
...
|
...
|
Corps
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
3.
Pourquoi Grandet a-t-il engagé Nanon comme servante ?
4. Repérez dans l’extrait les périphrases caractérisant le personnage
de la servante (par exemple, « une
des plus riches servantes de Saumur », « la pauvre sexagénaire », etc.). Expliquez leur effet
stylistique, faites la liste des caractéristiques qu’elles expriment.
5. Justifiez par les phrases et expressions du
texte la présence de la fidélité de
la servante à son maître.
6. Illustrez par les phrases et expressions du
texte que Nanon « faisait partie
de la famille ».
7. Quelles gestes illustrent la parcimonie de Nanon ?
8. Quels gestes illustrent l’avarice de Grandet ?
9. Pourquoi la Grande Nanon était-elle reconnaissante à Grandet ?
10. En quoi consistait le despotisme de Grandet envers sa servante ?
ANALYSE STYLISTIQUE DU TEXTE
LA FORME de
l’extrait
Étude du vocabulaire
1. Complétez le champ lexical de l’avarice, en replissant la grille :
2. L’extrait contient le lexique du réseau
lexical « servir ».
Trouvez dans le texte ces mots et expressions. Classez-les par thèmes.
3. Étudiez les champs sémantiques des mots « pauvre »,
« garde ».
Étude des figures de style
· Synecdoque
La synecdoque est une figure dans laquelle on remplace un
mot A par un autre mot B selon un rapport d’inclusion.
Dans la synecdoque particularisante
un élément B se substitue à l’ensemble A auquel il appartient. Effets
créés : l’impression du gros plan, la valorisation d’un élément suite à un
rapprochement.
Dans la synecdoque généralisante
un ensemble B se substitue à l’élément A qui lui appartient. Effets
créés : le recul, l’éloignement, la généralisation.
Exemple
d’analyse d’une synecdoque:
l.2-3. « Toute la ville
l'enviait à monsieur et à madame Grandet. » Dans la synecdoque
généralisante l’ensemble B (« toute la ville ») remplace l’élément A
(« les familles engageant une servante »). Effet de style : le
généralisation souligne l’efficacité et le dévouement de la servante.
Exercice. Repérez
d’autres synecdoques dans les extraits étudiés et expliquez leurs effets
de style.
· Métonymie
La métonymie est fondée sur la substitution selon un rapport
de contiguïté ou de cause à l’effet entre A et B.
Parmi les rapports de contiguïté, l'on cite souvent : le
contenant pour le contenu (boire un verre pour boire ce qu'il y a
dans ce verre), l'objet pour la personne (le trombone pour joueur
de trombone), le lieu pour l'objet fait dans ce lieu (un bordeaux
pour un vin de Bordeaux), la matière pour l'objet (un jean
pour un pantalon fait de ce tissu), le nom propre pour un objet créé
par la personne (lire un Camus pour un livre de Camus).
Exemple
d’analyse d’une métonymie :
l.86 La métonymie « ne dormir
que d'une oreille » est fondée
sur le rapport de cause pour l'effet : « dormir en veillant ; en
entendant tous les mouvements de la maison ». L’emploi du mot
« oreille » évoque les expressions : « dresser l’oreille,
tendre l’oreille » (comme un animal).
Exercice. Repérez
d’autres métonymies dans les extraits étudiés et expliquez leurs effets de
style.
·
Énumération
L’énumération est très proche
de l’accumulation dont elle se différencie parce qu’elle a une fin nette, elle
classe et inventorie. Un système particulier de ponctuation ( :, –) la
souligne.
Effets créés :
l’impression de l’abondance d’objets ou d’êtres, de l’amplification, de la
variété et même de l’excès.
Exemple
d’analyse d’une énumération :
l.29-35 « Nanon faisait tout : 1/ elle faisait la cuisine, 2/
elle faisait les buées, 3/ elle
allait laver le linge à la Loire [...] ; 4/
elle se levait au jour, se couchait tard; 5/
faisait à manger à tous les vendangeurs pendant les récoltes, 6/ surveillait les halleboteurs; 7/ défendait [...] le bien de son
maître; 8/ enfin, [...] elle
obéissait sans murmure à ses fantaisies les plus saugrenues. » Effet
de style : L’énumération des tâches exécutées par Nanon souligne la dureté
de son servage chez Grandet.
Exercice. Repérez
d’autres énumérations dans les extraits étudiés et expliquez leurs effets
de style.
LE SENS de
l’extrait
1. Présentez le personnage de la Grande Nanon.
2. Présentez le personnage de Grandet.
3. Quelles ressemblances
trouvez-vous entre le maître et la servante (nom, portrait, caractère,
comportement, etc.)
4. Parlez des relations entre le maître et la
servante.
5. Montrez comment l’extrait incarne le thème de l’avarice.
Exercices de
lexique
1. Remplacez les mots en italique par des synonymes :
·
II avisa cette fille, rebutée
de porte en porte.
·
une probité vigoureuse ; ses fantaisies les plus saugrenues
·
lors de la fameuse année
·
couper le pain avec parcimonie
·
les maîtres n'en recevaient néanmoins aucun contentement
·
une espèce de bouge
·
un visage martial
·
rudoyer une servante
·
une figure repoussante
·
cette pitié avait je ne sais quoi d'horrible
2. Trouvez les antonymes des
mots suivants :
équivoque f ;
accumuler ; confiance f ; courage m ; femelle f ; rebuter ; reconnaissance
f ; avare
3. Donnez les significations
du mot « collier » dans les expressions suivantes.
Traduisez-les en ukrainien.
Collier de perles. Collier
de chien. Mettre une chèvre au collier. Donner un coup de collier. Reprendre le
collier. Chat noir avec un collier blanc. Collier de mouton. Collier de
serrage.
4. Quel est le sens du mot « renoncer » dans les expressions suivantes :
Renoncer au
pouvoir. Renoncer à un travail. Renoncer à une habitude. Renoncer au tabac.
5. Dans quel sens est employé le verbe
« serrer » dans les expressions suivantes? Trouvez ses synonymes
et traduisez ces phrases en ukrainien.
Serrer la main à qqn.
Serrer le cou. Serrer une femme dans ses bras. Cela me serre le cœur. Serrer
les rangs. Les lèvres serrées. Ce pantalon te serre trop. Serrer un nœud. Se
serrer la ceinture. Serrer les prix.. Serrer une vis. Le bus a serré le
cycliste contre le trottoir. Se serrer l'un contre l'autre.
6. Que signifie le mot
« pouce » dans le texte? Quelles sont d'autres significations de
ce mot ? Comment dire en ukrainien:
Saisir entre le pouce et
l'index. Manger un morceau sur le pouce. Se tourner, se rouler les pouces.
Donner le coup de pouce. Partir en pouce. Ne pas reculer, bouger, avancer d'un
pouce. Et le pouce.
7. Précisez la différence dans le sens du verbe « refuser » en utilisant ses synonymes:
·
refuser qch
·
refuser qch à qqn
·
refuser de faire qch
·
se refuser qch
·
se refuser à faire qch
|
Décliner qch,
défendre qch, rejeter qch, se rebeller, se révolter, se défendre, ne pas
admettre, ne pas consentir à f. qch.
|
8. Donnez les adjectifs des mots
suivants :
voir ; coûter ; aviser ; parcimonie ; plaindre ; rire ; ignorer ; jour; piquer; famille
9. Traduisez les expressions avec le mot « garde » :
Бути під чиїмсь доглядом ; бути комусь захистом ; доглядати дитину ; почесна варта ; особиста охорона ; кінна гвардія; вартувати ; бути насторожі ; остерігатися ; лісник.
10. Mettez les prépositions qui
conviennent, s'il le faut :
1. En vieillissant, Jean
Valjean pensait souvent... l'avenir de Cosette.
2. Cosette s'attacha sincèrement...
Jean Valjean qui tâchait toujours... lui
faire plaisir.
3. Dès son enfance Eugénie
était accoutumée... les privations.
4. M. Grandet enferma
Eugénie et ne lui permit pas...
sortir de sa chambre.
5. Eugénie obéissait
toujours.... ses parents.
6. Mme Grandet se
plaignit.... M. Cruchot... la conduite de son mari.
7. Eugénie n'avait jamais
reproché... son père son avarice.
8. Nanon était capable... se faire tuer pour ses maîtres.
9. Nanon participait
toujours... toutes les fêtes de la famille Grandet.
10. Grandet décida que
l'affaire était avantageuse et qu'il ne valait pas la peine... marchander.
11. Faites entrer dans des phrases
ces expressions en parlant de la Grande Nanon:
tirer parti de ; mettre en garde contre ; les
inflexions de la voix ; aviser ; saugrenu ; lors de ; parcimonie ; un teint de
brique ; être capable de ; avoir une confiance en qn.
12. Traduisez par écrit :
1. Нанон вважалася найкращою служницею Сомюра, й усе місто заздрило подружжю Ґранде.
2. Вона завзято відкладала гроші протягом всього свого життя, завдяки чому вона мала шматок хліба на старість.
3. У Нанон була широка спина, дужі стегна, мускулисті руки – відчувалося, що вона володіла великою фізичною силою.
4. Ні бородавки на цьому обличчі воїна, ні цегляний колір шкіри, ні жиляві руки, ні лахміття Нанон не злякали бондаря, який в цей час мав намір обзавестися господарством і шукав дешеву служницю.
5. Проникливий пан Ґранде помітив Нанон і оцінив її фізичну силу.
6. Нанон ніколи не жалілась на скупість Ґранде, вона завжди схвалювала всі його вчинки й без нарікань підкорялася його найнедоладнішим примхам.
7. Пан Ґранде був щиро прив’язаний до своєї служниці та завжди наводив її усім у приклад.
8. Нанон була членом родини Ґранде: вона вела усе господарство, наглядала за збором винограду, а ввечері пряла прядиво.
9. Чесність Нанон та її відданість сімейству Ґранде були знані у всьому місті.
10. Зовні спокійний пан Ґранде радів при думці, що його квартальний прибуток допоможе йому в торгових справах.
11. Ґранде вирішив отримати зиск із тяжкого становища свого племінника, купивши у нього всі його коштовності за півціни.
13.Thème:
У двадцять два роки бідна дівчина ніде не могла влаштуватися працювати, така відразлива була у неї зовнішність; а насправді це враження було дуже несправедливе: аби її голова була на плечах гвардійського гренадера, нею б захоплювалися; та, як кажуть, всьому своє місце. Після пожежі Нанон змушена була покинути ферму, де вона доглядала корів, і податися у Сомюр з незламною рішучістю не гребувати ніякою роботою. В той час пан Ґранде подумував про одруження й хотів уже налагоджувати своє господарство. Він нагледів цю дівчину, котру спроваджували від дверей до дверей. Вміючи, як справжній бондар, оцінити фізичну силу, він зрозумів, яку вигоду можна мати від істоти жіночої статі геркулесової будови, міцної на ногах, як шістдесятирічний дуб на своєму корінні, з дужими стегнами, широкою спиною, з руками биндюжника і з непохитною чесністю, як її незаймана цнотливість. Ні бородавки на цьому обличчі воїна, ні цегляний колір шкіри, ні жилаві руки, ні лахміття Нанон не злякали бондаря, який був ще у тому віці, коли серце може трепетати. Отож він одяг, узув і нагодував бідолашну дівчину, дав їй платню та не попихав нею надміру.
TEXTE
COMPLÉMENTAIRE
Monsieur
Grandet
D'ailleurs, quatre phrases
exactes autant que des formules algébriques lui servaient habituellement à
embrasser, à résoudre toutes les difficultés de la vie et du commerce :
"Je ne sais pas, je ne puis pas, je ne veux pas, nous verrons cela".
Il ne disait jamais ni oui ni non, et n'écrivait point. Lui parlait-on? il
écoutait froidement, se tenait le menton dans la main droite en appuyant son coude
droit sur le revers de la main gauche; et se formait en toute affaire des
opinions desquelles il ne revenait point. Il méditait longuement les moindres
marchés. Quand, après une savante conversation, son adversaire lui avait livré
le secret de ses prétentions en croyant le tenir, il lui répondait : "Je
ne puis rien conclure sans avoir consulté ma femme". Sa femme, qu'il avait
réduite à un ilotisme complet, était en affaires son paravent le plus commode.
Il n'allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir ni donner à dîner; il
ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. Il
ne dérangeait rien chez les autres par un respect constant de la propriété.
Néanmoins, malgré la douceur de sa voix, malgré sa tenue circonspecte, le
langage et les habitudes du tonnelier perçaient, surtout quand il était au
logis, où il se contraignait moins que partout ailleurs.
Au physique, Grandet était un
homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de
circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules; son visage était
rond, tanné, marqué de petite vérole; son menton était droit, ses lèvres
n'offraient aucune sinuosité, et ses dents étaient blanches; ses yeux avaient
l'expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic, son front,
plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives;
ses cheveux jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques
jeunes gens qui ne connaissaient pas la gravité d'une plaisanterie faite sur
monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le
vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une
finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l'égoïsme d'un homme habitué à
concentrer ses sentiments dans la jouissance de l'avarice et sur le seul être
qui lui fût réellement de quelque chose, sa fille Eugénie, sa seule héritière.
Attitude, manières, démarche, tout en lui, d'ailleurs, attestait cette croyance
en soi que donne l'habitude d'avoir toujours réussi dans ses entreprises.
Aussi, quoique de mœurs faciles et molles en apparence, monsieur Grandet
avait-il un caractère de bronze.
Toujours vêtu de la même
manière, qui le voyait aujourd'hui le voyait tel qu'il était depuis 1791. Ses
forts souliers se nouaient avec des cordons de cuir; il portait en tout temps
des bas de laine drapés, une culotte courte de gros drap marron à boucles
d'argent, un gilet de velours à raies alternativement jaunes et puces, boutonné
carrément, un large habit marron, à grands pans, une cravate noire et un
chapeau de quaker. Ses gants, aussi solides que ceux des gendarmes, lui
duraient vingt mois et, pour les conserver propres, il les posait sur le bord
de son chapeau à la même place, par un geste méthodique. Saumur ne savait rien
de plus sur ce personnage.
· Le comportement de M. Grandet en affaires et dans
la société comme le choix de ses vêtements sont dictés par un souci,
lequel ?
· Faites la synthèse « Le Portrait de M. Grandet»
d’après les deux extraits.
Traduisez en
français :
Бальзак і Україна
Оноре де Бальзак двічі відвідав Україну (у 1847-1848 і 1848-1850 рр.). Загалом він провів тут більше двох років. Окрім Верхівні письменник побував у Бердичеві, Києві та інших містах. Перебування в Україні дало йому можливість ознайомитися зі слов'янським світом, до якого він виявляв інтерес. У листах на батьківщину Бйльзак відзначав багатства цього краю.
Українська тема була дуже популярною серед західноєвропейських письменників першої половини XIX ст. До неї зверталися Дж. Байрон, В. Гюго, П. Меріме, мадам де Сталь, А. Міцкевич та ін. Але якщо увагу романтиків привертав у першу чергу національний колорит, то Бальзака цікавило соціальне життя. Листуючись з Е. Ганською та перебуваючи у її маєтку, він цікавився життям українських селян. У незавершеному нарисі "Лист про Київ" письменник змальовує враження від першої подорожі в Україну у вересні 1847 р. Йому запам'яталися мальовничі села, родючі ниви і веселі селяни. "Всюди, – зазначає він, – я бачив групи селян і селянок, які йшли на роботу або поверталися додому, дуже весело, безтурботною ходою і майже завжди з піснями". Життя українського селянина Бальзак сприйняв як ідилію. Він вважав, що селянину, який перебуває під опікою поміщика, не стане краще, якщо він звільниться від неї й отримуватиме платню, як на той час французький селянин. Порівнюючи життя українських та французьких селян, він дійшов висновку, що на українських не позначається руйнівна дія "фінансового начала". У листах з України міститься також багато критичних зауважень щодо відсталості української економіки, невмілого ведення господарства поміщиками тощо. Українські враження знайшли відображення у романі "Селяни" (1848)
– одному із підсумкових у творчості письменника.
Зв'язок з Україною не вичерпується фактами перебування письменника на її території. Його творчість стала відомою тут ще раніше завдяки російським перекладам, які почали з'являтися майже одночасно з французькими виданнями. З творами Бальзака був добре обізнаний Т. Шевченко, про що свідчать посилання на них у його повістях. І. Франко охарактеризував творця "Людської комедії" як одного з найвидатніших представників реалістичної традиції у французькій та європейській літературі.
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