Manuel pour les étudiants de la IVe année Dossier 3.

Littérature française du XXe siècle = Французька література ХХ століття: У 2 ч.  / Укл. Г.Ф. Драненко,  О.О. Матвєєва. – Чернівці: Рута, 2007. – Частина 1. –  88 с.

DOSSIER 3. MAURICE  DRUON  (1918-2009)


Sa vie et son œuvre
Maurice Druon est né à Paris en 1918. Il est l'arrière-neveu du poète Charles Cros et le neveu de Joseph Kessel. Il passe son enfance en Normandie et fait ses études secondaires au lycée Michelet. Maurice Druon est lauréat du Concours général en 1936.  Il commence à publier ses premiers écrits, à l’âge de dix-huit ans, dans des revues et journaux littéraires.  De 1937 à 1939, Maurice Druon est élève des Sciences politiques. Pendant la guerre, il participe à la Résistance. Il s'évade de France en 1942, traverse clandestinement l’Espagne et le Portugal pour s’engager dans les rangs de la France libre, à Londres.
Druon commence sa carrière en 1942, avec une pièce en trois actes, Mégarée. En 1943, il compose, avec son oncle Joseph Kessel, les paroles du Chant des Partisans. Il est correspondant de guerre auprès des armées françaises et alliées jusqu’à la fin de la guerre. À partir de 1946, il se consacre à l'écriture.
Il compose une grande série romanesque La fin des hommes qui comporte trois volumes, dont le premier, Les  grandes  familles,  obtient le prix Goncourt en 1948, et sera suivi de La  chute des corps (1950) et de Rendez-vous aux enfers (1951). Après le roman La  volupté d'être qui paraît en 1954, Maurice Druon entreprend une fresque historique Les rois  maudits, cinq volumes qui sortiront des presses entre 1955 et 1960. L'écrivain brosse des tableaux colorés évoquant Philippe IV le Bel et sa descendance. C'est pendant cette période que paraîtront également un petit roman L'hôtel de Mondez (1957), un livre pour enfants Titsou ou les pouces verts (1957) et une biographie, Alexandre le Grand. Le premier volume des Mémoires de Zeus qui paraît en 1963, Notes et maximes sur le pouvoir et Paris, de César à Saint-Louis, publiés en 1965, sont les derniers d'une œuvre qui comporte actuellement 26 volumes.
En 1966, il obtient le prix Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre et en 1998, le prix Saint-Simon. Le 8 décembre 1966 Maurice Druon est élu à l'Académie française, il en deviendra le secrétaire perpétuel le 7 novembre 1985. Il a été Ministre des Affaires culturelles en 1973 et 1974 et député de Paris de 1978 à 1981. Ces dernières œuvres  sont des essai socio-politiques: Attention la France ! (1981), Réformer la démocratie (1982), La Culture et l’État (1985), Lettre aux Français sur leur langue et leur âme (1994), Le bon français (1999), La France aux ordres d'un cadavre (2000).

Étude du  roman-fleuve  «La fin des hommes» (1948-1951)

1. Roman-fleuve français au XXème siècle

On appelle roman-fleuve un roman dans lequel le cours du récit se déroule, comme l’eau du fleuve, selon un débit variable, tantôt rapide, tantôt plus lent. La construction d’un roman-fleuve suppose une unité d’atmosphère, une grande maîtrise du temps comme structure organisatrice, un sens aigu de la composition, une finesse psychologique à toute épreuve.
La paternité en reviendrait à Romain Roland à propos de son Jean-Cristophe (1904-1912) qui compte dix volumes évoquant successivement la jeunesse, la maturité et la « sérénité » du héros. Cette œuvre touche par bien des points l’autobiographie: on y retrouve les idées, les souvenirs, les drames sentimentaux de l’auteur. L’expérience de l’auteur nourrit sans cesse le livre. Pour l’auteur, grand mélomane, il s’agit de rompre avec la tradition du roman français qui privilégie la succession logique des faits, et de promouvoir un « roman musical » dont la matière doit être le sentiment, et , de préférence le sentiment dans ses formes les plus générales, les plus humaines, avec toute l’intensité dont il est capable.
Dans les années 30-50 du XXIème siècle paraissent plusieurs romans-fleuves: Les Thibault de R. Martin du Gard, Chronique des Pasquier de G. Duhamel, Monde réel d’Aragon, Hommes de bonne volonté de J. Romain. Tout cet ensemble, auquel on peut ajouter le cycle de M. Druon La fin des hommes, constitue un massif impressionnant. Il y est question de dire le monde en prenant appui sur ses acteurs.
Multiplicité touffue des personnages, foisonnement des événements, abondance des conflits, croisement des intrigues, tout ce beau désordre, celui de la vie, exige de l’écrivain une grande maîtrise des procédés narratifs. Le roman cesse d’être un récit de vie, un compte rendu social, se veut expérience spirituelle d’hommes et de civilisations en mouvement.

2. Présentation du roman La fin des hommes et de ses personnages

La série romanesque La fin des hommes comporte trois volumes: Les  grandes  familles, La  chute des corps et Rendez-vous aux enfers. C'est un cycle romanesque d'inspiration naturaliste, une chronique cynique et sévère de la grande bourgeoisie l'affaires durant l'avant-guerre. Ce tableau révèle un romancier  dans la tradition du XIXe siècle.
Noël Schoudler, patriarche tyrannique, omniprésent et omniscient, grand patron de la Banque Schoudler, ne supporte pas la moindre opposition à ses décisions, nul ne doit lui résister faute de payer le prix fort; ses décisions seules font loi. Il n’hésitera pas à mettre son fils François en difficultés afin de lui apprendre ce qu’est la vie réelle du monde des affaires, simplement parce que leurs idées quant à la gestion d’une entreprise s’opposent; pour avoir voulu moderniser l’empire Schoudler, François et sa famille payeront le prix fort; le jeune baron se suicidera et tout Paris tiendra le père pour responsable à juste titre.
La banque Schoudler fait et défait les hommes politiques, fait en sorte que des postes importants soient offerts dans tous les domaines à ceux qui peuvent lui être utiles. Rien ni personne de doit résister, tous et tout doivent servir les intérêts de l’empire. Pourtant on ne dirige pas impunément le destin des autres, il arrive parfois que le destin se retourne contre vous et alors ceux qui autrefois se disaient des amis, disparaissent comme par enchantement.
Autour d’eux gravitent, entre autres, Simon Lachaume, secrétaire et homme de main du grand patron, homme  d’origine modeste, ambitieux, flanqué d’une épouse trop banale et d’une mère exigeante. Il y a le cousin Lucien Maublanc, mouton noir de la famille, grand amateur de jolies filles, prêt à tout pour embêter le « grand homme ». Pour ne citer que ceux-là, car cette fresque comprend une série de personnages dont la description à chaque apparition est aussi ironique que colorée.
Quant aux femmes, il est évident qu’elles ne sont là que pour faire en sorte que les hommes de la famille soient à l’abri des contingences quotidiennes, à condition de rester à leur place. Celles qui « fautent » comme on disait à l’époque, ne peuvent évidemment pas se faire avorter, dans les « grandes familles », cela ne se fait pas; la pupille du banquier devra épouser un homme du choix de son tuteur, puisque celui qu’elle aime est marié - et tant pis si le mari est vieux gâteux et moche, du moment qu’il soit riche et apporte ainsi sa pierre à l’édifice Schoudler. Que l’enfant soit mis en pension dans un couvent, que sa mère superficielle et sotte ne désire même pas s’en occuper n’est guère important aux yeux de tous ces gens égoïstes et cruels.
C’est contre cela que luttera Jacqueline, la femme de François, lorsqu’elle aura compris le rôle de son beau-père dans la banqueroute du fils. Elle choisira de vivre au domaine où elle et François furent heureux; leurs enfants Marie-Ange et Jean-Noël restent auprès du vieux tyran. Le caractère du vieux Schoudler ne s’améliore pas en vieillissant, son épouse est décédée elle aussi, sans lui pardonner la mort de leur fils unique, il n’hésitera pas à agir avec méchanceté pour se venger de Jacqueline qui va se perdre dans un nouveau mariage, sans bonheur.
Dans le troisième volet de cette saga familiale impressionnante, ce sont les enfants Schoudler (Jean-Noël et Marie Ange) qui survivent aux drames où la vanité de leur grand père a plongé la famille. Désargentés, il se fait gigolo, elle cherche un riche mari... mais ils portent en eux la malédiction familiale, avec un certain parfum d’inceste.
A travers la famille Schoudler et les personnages satellites qui l’entourent, les trois tomes du cycle « La fin des hommes » constituent un roman-fleuve où Maurice Druon nous fait partir à la rencontre d’une société telle que les décrivaient Balzac et Zola, une fresque impressionnante des milieux de la politique et de la finance, avec toutes les magouilles et les lâchetés qui les accompagnent.
Tout comme Zola, avec les Rougon-Macquart , nous faisait partager les vicissitudes de la société du dix-neuvième siècle, et Balzac avec «  La Comédie humaine  » décrivait le dix-huitième, Maurice Druon nous livre aussi une comédie humaine avec ses drames, ses mesquineries, transposée dans la société française de l’entre-deux-guerres. Tout comme son cycle des «Rois maudits», Maurice Druon transforme l’histoire d’un empire financier en un roman-feuilleton des plus vivants. Il brosse un portrait impitoyable des hommes d’affaires, du monde bancaire et ceux qui profitent de leurs largesses ou tentent par tous les moyens de s’y opposer. Il nous fait rencontrer l’aristocratie et le milieu de la grande bourgeoisie; l’auteur décrit une société confrontée aux conflits sociaux et aux passions humaines, dont l’argent est le principal moteur.
L'extrait qui suit est tiré du troisième volume de la trilogie en question — Rendez-vous aux enfers. Marie-Ange et Jean-Noël Schoudler, derniers descendants des « Grandes famil­les » sont seuls et désarmés devant les intrigues de « l'enfer » de la société parisienne en 1939. Leur jeunesse et leur beauté en feront l'objet de la convoitise des personnages vieillissants et hideux de cette comédie humaine dont chaque visage: politique, litté­rature, théâtre nous est décrit par l'auteur avec un réalisme sans indulgence.

3. Analyse de l’extrait du roman « Rendez-vous aux enfers »

LE SERVICE MILITAIRE DE JEAN-NOËL

Jean-Noël, aussitôt rentré d'Italie, eut à accomplir son service militaire.
Il avait, l'année précédente, bénéficié du sursis habituellement accordé aux étudiants. Mais comme il avait négligé, au moment de partir en voyage, de renouveler ses inscriptions, son sursis avait expiré. Et lorsqu'il débarqua du train de Venise, ce fut pour trouver l'ordre d'aller faire son temps légal avec le premier contingent.
De l'armée, Jean-Noël ne connaissait que le conseil de révision, qu'il avait passé dix-huit mois plus tôt.
Jamais Jean-Noël n'eût imaginé qu'un quartier comme le 16e arrondissement pouvait recéler une si forte proportion d'ouvriers, d'artisans, d'employés pauvres. Le nombre de prolétaires que les bourgeois cachent, pour leur service, dans les petites rues obscures de leurs beaux quartiers, est absolument incroyable. Il faut ces recensements, obligatoires ou spontanés, que sont les conseils de révision ou les révolutions pour en faire le compte.
Jean-Noël avait été surpris de voir que les jeunes ouvriers étaient aussi gênés, inquiets et pâles que les produits nerveux de la bourgeoisie parisienne. Les fanfarons ne paradaient que pour masquer leur trac. Des vieillards contemplaient, avec des yeux attendris et pleurards, cette jeunesse où ils reconnaissaient leur passé. Les marchands ambulants, leurs éventaires dressés entre les marronniers, vendaient des ferblanteries, des rubans et des colifichets aux inscriptions obscènes. Tout cela avait la tristesse d'une fête populaire qui n'eût amusé personne.
Après une bonne heure d'attente, le troupeau ayant franchi le portail au fronton « Egalite — Fraternité », avait gravi le grand escalier de pierre, et défilé, la tête basse, devant les immenses listes, gravées dans le marbre, des citoyens morts pour la France.
Parmi le cheptel dénudé de la future défense nationale, Jean-Noël alla d'un gendarme guêtré de cuir noir, qui lui cacha un œil pour lui mesurer la vue, à un second gendarme qui le pesa, à un troisième qui lui fit sonner une toise sur le crâne, à un quatrième qui le dirigea vers une grande table. Derrière la table se tenait un général à lorgnons, ses feuilles de chêne posées devant lui, un colonel amorphe, et un cer­tain nombre de notables qui prenaient des notes on ne savait pas sur quoi.
Un major à trois galons, seul personnage, de toute celle assemblée, chez lequel semblât demeurer une petite lueur d'intellect, demanda à Jean-Noël ses titres universitaires.
— Baccalauréat, répondit le jeune homme.
— Vous savez lire et écrire? continua le major en suivant les paragraphes d'un questionnaire imprimé.
— Oui.
— Monter à bicyclette ?
— Oui.
— A cheval ?
— Oui.
— Conduire un véhicule automobile?
— Oui.
Et pour terminer, il lui palpa les génitoires en le priant de tousser.
Aussi, lorsque Jean-Noël, débarquant de Venise, eut à affronter l'idée de la vie de quartier, des dortoirs à punaises, du réveil à six heures, de la promiscuité et du maniement d'armes, il fut pris de panique.
Marie-Ange était installée dans un petit appartement meublé du quartier de la Muette, «prêté par Lachaume, en atten­dant que je trouve autre chose...», expliquait-elle un peu gênée, en fait un appartement loué par le ministre pour y loger sa jeune maîtresse. Marie-Ange avait prévu une chambre pour son frère.
Sur ses rapports avec Simon, elle demeura secrète.
Elle s'était pourtant promis de tout expliquer à Jean-Noël dès l'arrivée de celui-ci et de lui faire comprendre qu'elle n'était point blâmable...
Mais il ne sollicita pas de confidences ni ne montra de réprobation. Que sa sœur fût partiellement entretenue par un ministre dans la cinquantaine ne lui causait aucun souci.
Il considéra avec un mépris indulgent la chambre que Marie-Ange avait affectueusement préparée pour lui, effleura du regard des bibelots qui rappelaient leur enfance, leurs parents, et qu'elle avait placés sur les meubles.
— C'est charmant. Ça fait petit bourgeois en diable. C'est très drôle, dit-il.
Il rectifia la disposition des fleurs dans les vases.
— ...très peu de femmes qui savent arranger un bouquet, murmura-t-il.
Puis, tout à l'obsession de son départ pour l'armée, il demanda:
— Lachaume peut sûrement faire quelque chose pour moi, demander au ministre de la Guerre de me faire affecter dans un bureau à Paris...
— Mais c'est lui le ministre de la Guerre.
— Comment? Depuis quand? s'écria Jean-Noël.
— Depuis cinq semaines, au dernier changement de ministère. Il désirait ce portefeuille, et quand Simon veut quelque chose, tu sais..., dit-elle avec une admiration destinée à faire grandir son amant dans l'esprit de son frère.
— A Venise, nous vivions complètement hors du monde, dit Jean-Noël. Mais c'est parfait! Cela tombe à merveille. Tu es...
Il allait dire « La maîtresse »; il se reprit.
— ...tu es dans les meilleurs termes avec le ministre de la Guerre, juste au moment où ton frère peut en avoir le plus besoin. Tu es une sœur parfaite, admirable ! Quand vois-tu cette excellente Excellence ?
— Je devais dîner avec lui ce soir. Mais étant donné ton retour...
— Mais non, mais non, mon chéri, pas un instant à perdre. Tu vas dîner avec lui.
Ce « mon chéri », ce bras passé autour de l'épaule, ce mauvais ton mondain, cette indifférence complète de son sort à elle, cette préoccupa­tion unique de son sort à lui, cette hâte de profiter de la situation, tout en Jean-Noël heurtait, surprenait ou blessait Marie-Ange. Jean-Noël pouvait-il avoir autant changé en quelques mois, ou bien s'était-elle fait de lui en son absence une idée qu'il n'avait jamais justifiée ?
Le soir même, elle parla à Simon.
Elle était un peu gênée, un peu honteuse de demander ce genre de faveur à un homme qui rappelait volontiers qu'il avait fait la guerre dans les tranchées.
— Mais, bien sûr. Je vais arranger cela, dit Simon sans marquer le moindre étonnement.
Le lendemain, Simon, s'étant renseigné auprès de ses services, apprit à Marie-Ange qu'il ne pouvait rien pour Jean-Noël avant que celui-ci ait passé trois semaines dans un corps de troupe.
— Tout ministre que je suis, je ne peux pas aller contre la loi. Mais trois semaines, après tout, ce n'est pas le diable !
— Et ensuite, je le fais affecter boulevard Saint-Germain. Mais pour faire quoi, ça je n'en sais fichtre rien! Je suis en train d'organiser la chasse aux inutiles dans mon ministère.
Il faudra que je justifie de l'emploi de ton frère. Je vais encore me brouiller avec un ou deux colonels.
Parce qu'il avait répondu au major, le jour du conseil de révision1 qu'il savait monter à cheval, Jean-Noël avait été affecté au IVe hussards à Rambouillet.
tiré de La fin des hommes (Rendez-vous au enfer) de M. Druon

1 conseil de révision — organisme chargé d'examiner dans chaque canton, lors du recrutement, si les conscrits sont aptes au service militaire.

Vocabulaire

1. Remplissez la grille de vocabulaire (Voir p.15) avec les mots:
sursis n. m. ; négliger v. tr. ; expirer V. intr. ; receler ou recéler ; recensement n. m. ; fanfaron, -onne n. ; parader v. intr. ; pleurard ; colifichet n. m. ; obscène ; portail n. m. ; gravir ; graver ; notable n. m. ; feuilles de chêne ; galon n. m. ; dortoir n. m. ; promiscuité n. f. ; blâmable ; réprobation n. f. ; affecter ; portefeuille n. m. ; fichtre interj. ; effleurer ; solliciter qqch de qqn ; se reprendre

2. Faites l’inventaire du lexique “militaire” d’après cet extrait, repartissez-le dans la grille, en traduisant en ukrainien:

Noms
Adjectifs
Verbes
Expressions
contingent (m) –
набір, призов
militaire (service) – військова (служба)
défiler –
проходити церемоніальним маршем
temps légal – строкова служба
A vous...

3. Étude des mots et des expressions:

1. Apprenez les sens du mot souci  m:
·        État de l'esprit qui est absorbé par un objet et que cette préoccupation inquiète ou trouble jusqu'à la souffrance morale alarme, inquiétude, peine, tourment.
·        Être, chose qui trouble ou inquiète l'esprit  embarras, fam. embêtement, ennui, tracas.
·        Attitude subjective d'une personne qui recherche un résultat; état d'esprit de qui forme un projet  préoccupation, soin; intérêt.

2.  Ne confondez pas les verbes ranger et arranger.
Ranger → Disposer à sa place, avec ordre: ranger ses vêtements.
Mettre de l'ordre dans (un lieu), y mettre chaque chose à sa place : ranger une chambre, un cabinet, une bibliothèque.
Arranger → Mettre dans l'ordre que l'on juge convenable, disposer de la manière correcte ou préférée: arranger des papiers, des livres, un appartement (le décorer).
On arrange une fois pour toutes ou du moins pour longtemps; on range tous les jours.
On dit encore: se ranger à l'avis, à l'opinion de qn. Se ranger du (ou au) parti de qn.

3. Retenez que le verbe justifier, construit avec de, signifie « donner, apporter la preuve de » et est un terme de droit. Justifier de son innocence. Il justifia de sa présence en cet endroit. Il devra  justifier de sa qualité. Justifier de l'accomplissement de toutes les formalités. Justifier de son identité en montrant ses papiers. Reçu qui justifie d'un paiement.
Dans les autres cas, il se construit sans préposition: justifier sa conduite. L'avocat qui a justifié son client. Le mérite seul justifie l'ambition. Justifier un acte. Son revenu ne justifie pas ce train de vie.

4. Retenez les expressions suivantes:
Être tout chose, se sentir tout chose signifie « éprouver un malaise difficile à analyser »: Je me sens tout chose (=décontenancé, souffrant, triste).
Donner libre cours à qch veut dire « donner prise, prêter le flanc, s'abandonner »: Donner cours, libre cours à ses larmes, les laisser couler. Donner libre cours à sa fureur, à sa douleur, à son imagination, à sa joie, ne plus la contenir.

Exercices de lexique

1. Dites en d'autres termes:
1. Son sursis, avait expiré. 2. Il débarqua du train de Venise. 3. Recéler une forte proportion d'ouvriers. 4. Il faut ces recensements obligatoires ou spontanés. 5. Mais il ne sollicita pas de confidence, ni ne montra de réprobation. 6. Ça ne lui causait aucun souci. 7. Il effleura du regard des bibelots. 8. Il rectifia la disposition des fleurs dans les vases. 9. Les fanfarons ne paradaient que pour masquer leur trac.  10.  Il se reprit.

2. Formez les verbes des noms suivants et employez-les avec des compléments:
recensement m; révision f; excellence f; faveur f; maniement m.
 Modèle: recenser la population – проводити перепис населення.

3. Quelle est la valeur sémantique du verbe effleurer  dans la phrase: « II... effleura du regard des bibelots ». Quelles acceptions de ce verbe connaissez-vous? Que veut dire: effleurer une question ?

4. Traduisez en ukrainien les expressions avec le verbe solliciter et trouvez-en d’autres:
solliciter à la révolte; solliciter un paiement; solliciter une audience; solliciter une place; solliciter l'attention; solliciter une grâce ; être sollicité par.

5. Cherchez la différence de nuance entre les  synonymes pâle, blême, livide, blafard. Traduisez en français:
1. Після перенесеної хвороби дівчинка схудла і була блідою. 2. При світлі місяця його обличчя видавалося мертвотно-блідим. 3. Тьмяне світло проникало в кімнату через віконце. 4. ЇЇ дуже бліде обличчя та втомлений вигляд свідчили про безсонні ночі.

6. Traduisez en ukrainien les expressions et les phrases avec le mot souci, donnez ses synonymes:
Se faire du souci (pour qqn, qqch.) ; être sans souci ;  avoir des soucis ; des soucis d'argent ; être accablé, rongé, dévoré de soucis ; oublier ses soucis ; avoir le souci de la perfection ; par souci d'honnêteté ; avoir souci de.
Cela me donne bien du souci. Cet enfant est un perpétuel souci pour ses parents. Cela vous épargnerait bien des soucis. Mon premier souci fut de partir au plus vite. C'est le cadet (le dernier, le moindre) de mes soucis.  

7. Citez les homonymes sémantiques du verbe affecter. Dites en français:
бути на обліку, стати на облік, призначати офіцера в полк (прикомандирувати).

8. Quels sont les compléments qui s'emploient avec le verbe dresser pris au sens figuré ?

9. Expliquez en d’autres termes:
étant donné que; être dans les meilleurs termes avec qn; tomber à merveille; se faire une idée de qch; se renseigner auprès de qn; bénéficier de qch; passer un conseil de révision; mesurer la vue; demander une faveur à qn; donner libre cours à qch.

10. Classez les verbes qu'on emploie avec le mot loi dans les groupes synonymiques (par ex. : abroger, annuler, casser, rapporter, révoquer, supprimer)
adopter
afficher
alléguer
appliquer
approuver
changer
citer
commenter
condamner
critiquer
discuter
éluder
enfreindre
entériner
établir
exécuter
expliquer
faire
imposer
interpréter
invoquer
maintenir
modifier
obéir à
observer
promulguer
proposer
publier
rejeter
repousser
respecter
sanctionner
suivre
tourner
transgresser
violer
voter

et répartissez ces groupes dans la grille:

укласти

пропонувати

нав'язувати

обговорювати

змінювати

підтримувати

приймати


оголосити

тлумачити

втілювати
посилатися
порушувати

дотримуватися

відміняти


11. Thème
Phrases (20 points)
1. У нього в кімнаті порядок навіть тоді, коли він має неприємності.
2. Вони лише недавно переїхали, а вона вже облаштувала квартиру. Проте в турботах вона забула купити подарунок своїй сестрі.
3. Він засвідчив свою особу, показавши документи. А потім поклав їх у кишеню.
4. За останнім переписом населення наше місто нараховує 250 тисяч жителів.
5. Ти мусиш раз і назавжди навести лад у своїх книгах. - Це турбує мене менш за все, бо іспит я вже склав.
6. Ми приєднуємося до думки попереднього оратора: ніхто не має права відмінити цей закон.
7. Він був арештований за порушення закону, який щойно обнародували.
8. Йому було не по собі й він дав волю гніву.
9. Після аварії вони не складали протокол і не чіпали питання відповідальності.
10. Він попросив керівну посаду для свого сина, адже перебував у гарних стосунках із начальником.

Texte (20 points)
Військова служба
Жан-Ноель мусив пройти строкову службу, оскільки відстрочка, яку він отримав у якості студента, була вичерпана й він не зміг скористатися нею. Ідея воювати в траншеях його жахала, тому він не бажав проходити призовну комісію, яка мала прикомандирувати його в перший підрозділ. Напередодні війни представники міністерства оборони, а також національної армії майори, полковники, генерали, видавали й виконували накази про призов новобранців, приречених до життя в казармах та до вправ зі зброєю.

Révision
Répétez l'emploi des verbes dire et parler. Traduisez:
 1. Директор інституту говорив йому про ваш експеримент. 2. Він розповів друзям про свої плани на майбутнє. 3. Не говоріть дурниць, вам ніхто не повірить. 4. Весь вечір ми говорили про майбутню подорож. 5. Не будемо більше говорити про це. 6. Студенти добре відгукувались про нового викладача фізкультури. 7. Що кажуть в деканаті про нашу групу?
Étude du texte

Avant de préparer le commentaire

·        Donnez la définition du “roman-fleuve”. Quel écrivain appelle-t-on le “père” du roman-fleuve ?
·        Quelles sont les particularités de ce genre littéraire ? Quelles techniques narratives utilise-t-il ?
·        Quels autres romans-fleuves du XXе siècle connaissez-vous ?

Pour l’introduction du commentaire

(auteur, œuvre, époque, genre du texte, résumé du texte)

Pour le développement

·    intérêt littéraire (le genre du texte, le type de texte /récit, dialogue, description, séquences narratives/, le ton /comique, grave, lyrique/, le style et l’expression /vocabulaire, constructions grammaticales, images, figures de style, les champs lexicaux, etc. /);
·    intérêt psychologique (le caractère, les sentiments, les réactions, les attitudes et le langage des personnages);
·    intérêt documentaire (une étude de mœurs, la description d’un milieu, un témoignage de civilisation).

Pour la conclusion
(rappel des principaux centres d’intérêt et de l’idée générale) 

Texte complémentaire

RENDEZ-VOUS AUX ENFERS
A partir du moment où il sortit du bureau de Simon, Jean-Noël, pendant une semaine, ne connut plus ni jour ni nuit. Une angoisse, qui le mettait dans un état semblable à celui de l'ivresse, lui avait ôté le sommeil et le poussait à une activité mentale et physique incessante.
Entre ses commanditaires qui se dérobaient et ses échéances vertigineuses, il se sentait parfois submergé par le désespoir, et soudain vers cinq heures du matin, les nerfs à bout, la nuque douloureuse, il se mettait à penser: « Et puis tant pis, j'irai en prison après tout. Ce sera fini, ce sera un repos. » Et il songeait aussi, sincèrement, à se tuer, ce qui serait un repos encore plus grand et plus définitif. La pensée de son père ne le quittait pas en ces moments-là, et Jean-Noël se disait qu'une fatalité héréditaire pesait sur lui.
Il habitait encore le George-V, n'ayant pas de quoi payer la note pour pouvoir le quitter.
Il alla consulter des avocats qui lui conseillèrent, l'un de faire une tractation avec ses commanditaires, l'autre de leur faire un procès qu'il gagnerait sûrement... en deux ou trois ans. Il obtint des répits dérisoires des créanciers.
Il alla trouver son cousin Valleroy, à qui il n'osa pas dire complètement la vérité, mais qui la flaira. Le duc lui fit une longue semonce qui se termina par ces mots:
« Enfin, je vais voir ce que je peux faire pour toi. Téléphone-moi demain. »
Et le lendemain il lui fit répondre qu'il était parti pour quinze jours en Lorraine.
Jean-Noël passa chez l'éditeur de son grand-père pour y prendre ce que toute l'œuvre de La Monnerie avait produit comme droits d'auteurs depuis un an et demi: quinze cents francs.
Jean-Noël vendit la boîte d'or que Pîm lui avait donnée, et les quelques objets qu'il possédait qui pouvaient avoir quelque va­leur.
Avec cela, il put acquitter la note de l'hôtel et se réfugier chez Marie-Ange.
Celle-ci fut inquiète de l'aspect de Jean-Noël, de sa maigreur, de son aspect d'animal traqué.
« Inutile de dire à Simon que je suis revenu ici, dit Jean-Noël. Et inutile de le dire à personne. Si on me demande au téléphone, je ne suis pas là, tu ne m'as pas vu depuis longtemps, tu ne sais pas où je peux me trouver.
— Simon m'a dit que tu avais des ennuis avec ton film, et que tu t'étais assez mal conduit avec lui, répondit Marie-Ange. Mais il n'a pas voulu me donner plus d'explications. Je t'ai téléphoné plusieurs fois. On m'a répondu que tu étais sorti.
— J'avais de bonnes raisons pour faire interrompre mon téléphone... Marie-Ange, qu'est-ce qu'il te reste encore à la banque?
— Il doit me rester une quarantaine de mille francs, à peine », dit Marie-Ange.
Jean-Noël lui raconta l'histoire de bout en bout.
« Eh bien, je suis dans une bonne série !» dit Marie-Ange.
Jean-Noël n'avait jamais vu à sa sœur cet air soucieux et sombre, il ne lui avait jamais connu ce ton sec, presque agressif et cet air d'être uniquement préoccupée d'elle-même: «Simon lа sûrement montée con­tre moi », pensa-t-il.
«Marie-Ange, il me faut ces quarante mille francs.
— Mais si je te les donne, dit-elle, comprends donc qu'il ne me reste rien, plus rien, plus un sou...
— Tu ne vas pas me laisser aller en prison, tout de même, et avec cela je peux gagner un peu de temps...
— ...je serai complètement à la merci de Simon.
— Il  peut  bien  s'occuper  de toi quelque temps,  répondit Jean-Noël. Et puis tu peux sûrement retourner chez Marcel Germain... oh ! quelques mois, le temps que je retrouve une situation... »
Tiré de Rendez-vous aux enfers  de M. Druon

Travail individuel:
En comparant les deux textes, montrez l'évolution des caractères de Jean-Noël et de Marie-Ange. Employez dans votre récit les tours suivants:
pousser qn à une activité incessante; se dérober à qch; avoir les nerfs à bout; faire une tractation avec qn; obtenir un répit dérisoire; flairer la vérité; faire une semonce; les droits d'auteur; acquitter la note; avoir de bonnes raisons pour; raconter l'histoire de bout en bout; monter contre qn; être à la merci de qn.

Note historique
La Seconde Guerre Mondiale et la France

Aux élections de 1936 le Front populaire (alliance électorale des socialistes, radicaux et communistes) obtient la majorité absolue à la Chambre. Les socialistes étant les plus nombreux, leur leadeur Léon Blum forme un gouvernement qui prend une série de mesures sociales sans précédent en France. Cependant la guerre d’Espagne révèle la fragilité de l’alliance entre partis de gauche. L’hostilité des partis de droite et des milieux d’affaires ainsi que la fuite des capitaux obligent Léon Blum à annoncer une « pause » dans les réformes. Le 20 juin 1937, le Sénat lui refuse les pleins pouvoirs financiers.
A partir d’avril 1938, le gouvernement Daladier met fin au Front populaire et tente de préparer la France à la guerre contre l’Allemagne nazie. Le 30 septembre 1938 Daladier signe avec Hitler, Mussolini et l’anglais Chamberlain les Accords de Munich dans lesquels il accepte l’annexion par l’Allemagne nazie d’une partie de la Tchécoslovaquie, alliée de la France. Le Parti Communiste critique le gouvernement, coupable à ses yeux de trahir l’idéal antifasciste du Front populaire.
Brisée par les conflits qu’elle n’arrive pas à surmonter; économiquement usée, la France entre cependant dans la guerre. Le 1er septembre 1939, à l’aube, la Wehrmacht a franchi la frontière polonaise. En réponse la France, après la Grande-Bretagne, déclare la guerre au IIIe Reich. Après 10 mois de « drôle de guerre »  pendant lesquels l’inaction démoralise l’armée française, Hitler attaque. Les divisions allemandes percent le front à l’ouest de Sedan et atteignent La Manche en une semaine. Puis c’est la débâcle et l’exode des civils qui fuient l’envahisseur.
Le 16 juin 1940 le ministre de la Défense nationale Pétain impose l’armistice au gouvernement divisé et refugié à Bordeaux. Le gouvernement du maréchal Pétain signe l’armistice le 22 juin. Le pays est au deux-tiers occupé, coupé en deux zones par la ligne de démarcation, infranchissable sans autorisation allemande. C’est la période de l’Occupation. Le Général de Gaulle, alors inconnu, lance de Londres un appel à la résistance.
Rencontrant Hitler, Pétain convient du principe d’une collaboration politique. Son message incite les Français à entrer dans la voie de la collaboration d’État. Dès le 3 octobre 1940 le gouvernement de Vichy a arrêté un premier statut des juifs qui les exclut de nombreuses professions (enseignants, haut fonctionnaires, journalistes) et des entreprises qu’ils possèdent. En 1941 un commissariat aux questions juives est créé, des milliers de juifs seront arrêtés. En 1942 Laval devient chef du gouvernement. Le port des étoiles jaunes pour les juifs est obligatoire. La police française est mise à la disposition des nazis pour « rafler les juifs ».
En 1943 le service du travail obligatoire (STO) en Allemagne est institué pour les jeunes français de 21 à 23 ans. Le refus du STO entraîne de nombreux jeunes gens vers les maquis de la Résistance. A Londres, se constitue le Comité national français. La France libre a désormais son « gouvernement ». La première réunion de Conseil National de la Résistance se tient à Paris sous la présidence de Jean Moulin.  
Le 6 juin 1944 les soldats anglais, canadiens et américains débarquent en Normandie. Les combattants de la Résistance participent aussi dans les combats de la Libération. De Gaulle installe son Gouvernement provisoire dans Paris libéré. Écrasée, l’Allemagne signe, à Reims puis à Berlin, une « capitulation sans condition ».


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