Драненко Г.Ф. Français, niveau avancé DALF : Навч.посібник для вищ.навч.закл. – Київ, Ірпінь: ВТФ “Перун”, 2000. – 232 с.: іл. (із грифом міністерства освіти і науки України, перевиданий двічі -у 2002, 2004 рр.)
Méthode
Lecture active
Première étape → SURVOLEZ
Si vous commencez la lecture d’un texte au premier mot, sans avoir balisé la piste, vous risquez de vous égarer. Il est plus judicieux de prendre d’emblée une vue d’ensemble du document que vous abordez. Pour cela, survolez le texte comme si vous survoliez une région en avion.
— Explorez:
- le titre (il doit vous donner l’idée du thème central)
- la rubrique (elle peut préciser le thème central)
- le sous-titre, le chapeau (ils précisent le titre et résument de façon claire le problème de fond et les arguments principaux)
- les intertitres (ils permettent de bien visualiser le découpage du texte et annoncent le sens général des lignes qui suivent)
- la source (elle peut renseigner sur le destinataire du texte)
— Parcourez la disposition matérielle du texte, le découpage en paragraphes (elle vous donnera un aperçu de l’articulation du texte)
— Repérez les mots mis en évidence (caractères gras, majuscules, chiffres...)
— Jetez un coup d’œil aux illustrations et aux graphiques (ils fournissent des éléments informatifs précisant ou appuyant les points traités dans le texte).
Deuxième étape → MOBILISEZ VOS CONNAISSANCES
Il est rare que vous ne connaissiez rien sur un sujet. Votre mémoire enregistre plus d’informations que vous ne le soupçonnez. Souvenez-vous de ce que vous avez lu, vu, entendu : faites le tour de ce que vous savez. Vous serez ainsi mieux préparé à accueillir de nouvelles informations.
Troisième étape → QUESTIONNEZ
Le survol a permis de saisir quelques informations. Avant de continuer, précisez ce que vous attendez de votre lecture. Que voulez-vous savoir? Pensez aux questions : qui, quoi, quand, où, comment, pourquoi... ?
Vous pouvez aussi transformer les titres et sous-titres en questions.
Quatrième étape → LISEZ
Lisez le texte avec l’intention d’en retrouver le contenu. La meilleure tactique, dans un premier temps, consiste à lire jusqu’au bout, sans vous attarder sur les points difficiles. La suite du texte éclaire souvent ce qui paraissait obscur.
Cinquième étape → DÉGAGEZ LES GRANDES PARTIES
Comment? En vous aidant des intertitres et de la division du texte en paragraphes. En effet, dans un texte de presse, un paragraphe correspond la plupart du temps à une partie. Un paragraphe bien construit est bâti autour d’une idée principale, facile à retrouver car elle se situe généralement au début du paragraphe. Cette idée principale est accompagnée d’idées complémentaires qui ont pour fonction, selon les cas, de la déployer, de l’expliquer, de la préciser, de l’illustrer par des exemples, de la justifier par des arguments.
Sixième étape → DÉTECTEZ LES MOTS CLES
Qu’entend-on par mots clés? Ce sont les mots indispensables pour comprendre le texte, les mots porteurs du sens principal.
Septième étape → DÉTECTEZ LES MOTS DE LIAISON
Ces mots organisent les idées, indiquent les relations entre les différents éléments du texte: car, aussi, cependant... Il peut parfois s’agir d’une expression complète: “en premier lieu, les conséquences sont..., on peut en conclure que...”.
Ces mots ou expressions sont les signes de piste qui vous permettent de suivre le raisonnement ou le déroulement des idées. Grâce à eux, vous savez si l’auteur compare, déduit, conclut...
Ces mots figurent la plupart du temps en début du paragraphe ou de phrase. S’il n’en existe pas, c’est tout simplement parce que l’auteur ajoute une idée qui va dans le même sens que la précédente.
Huitième étape → ÉVOQUEZ
Fermez le livre ou cachez la page lue. Essayez d’en retrouver le contenu: reformulez-le en ukrainien ou revoyez-le “dans votre propre tête”. Ce temps d’évocation mentale (redire, revoir) est essentiel. Il vous permet de vous approprier le texte: on retient mieux ce qui nous appartient que ce qui appartient à autrui.
Si le texte est long, procédez paragraphe par paragraphe. Vous pouvez également reconstituer ce que vous avez lu en prenant appui sur les mots clés ou les mots de liaison notés ou surlignés.
Neuvième étape → VÉRIFIEZ
Revenez au document pour contrôler, compléter si besoin est. Avez-vous oublié les points importants? Avez-vous fait des erreurs ?
En résumé
Les idées principales + les idées complémentaires qui s’y rattachent = une partie
Les mots clés traduisent l’essentiel du message, les mots de liaison organisent le message.
T E X T E E X E M P L E
TOURISME
Modernisation en panne à la tour Eiffel
C’est sûr, l’accès au monument emblème de Paris mériterait d’être revu.
Mais il y a tant de susceptibilités à ménager...
La tour Eiffel est une entreprise rentable: avec six millions de visiteurs par an (gros déferlement à Pâques) et 28 millions de bénéfices annuels, est l’un des seuls édifices payants de France qui ne perde pas d’argent. Pourtant, de l’aveu même de son propriétaire, la ville de Paris, l’espace d’accueil au pied de la tour est indigne de son statut de monument le plus visité du monde. Les touristes n’appréciant pas forcément les heures d’attente en plein vent et dans le froid, l’idée d’une entrée souterraine est donc régulièrement évoquée. Pour être aussitôt oubliée. Le récent départ de Christian Maresquier, directeur général de la Société nouvelle d’exploitation de la tour Eiffel (Snete), vient de remettre à l’ordre du jour ce serpent de mer de l’urbanisme parisien.
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opposition-concession
conséquence
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Le premier paragraphe est une introduction qui annonce ce dont il va être question: la nécessité d’aménagement de l’accès à la tour Eiffel
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Deux projets sont déjà dans le tiroir. Première hypothèse: une galerie marchande sur le modèle du carrousel du Louvre, qui s’étendrait jusqu’au Champ-de-Mars. “Un centre commercial ne correspond pas à l’image du VIIe arrondissement, quartier résidentiel habitué au calme”, explique la Snete. La seconde hypothèse, une galerie aux dimensions plus modestes, a les faveurs de Jean-Antoine Giansily, adjoint au maire de Paris, chargé de l’aspect financier du dossier: “Le projet, qui coûterait entre 250 et 300 millions de francs, permettrait la mise en place d’un système de caisse centrale, d’un service de restauration ainsi que d’une garderie et d’une consigne. Il n’y aurait que quelques boutiques de souvenirs.” Au cabinet du maire de Paris on se garde bien de trancher. On affirme que “différents projets sont à l’étude” et que “rien n’est décidé”. Aucun appel d’offres n’est prévu dans l’immédiat.
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1er terme de l’énumération
2ème terme de l’énumération
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Le deuxième paragraphe énumère les différentes solutions du problème et constate la négligence des actions immédiates
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Ce peu d’empressement à régler un dossier si symbolique s’explique. Les travaux ne commenceront pas avant l’an 2000, officiellement afin de ne pas perturber les festivités. Ils pourraient même, selon Jean-Antoine Giansily, être reportés jusqu’en juin 2001, c’est-à-dire après les élections municipales. “Les nuisances occasionnées par ce chantier risquent d’avoir une influence sur le vote des Parisiens”, explique-t-il. Pas question donc de troubler l’électeur. Les inquiétudes du personnel de la tour, qui s’est mis en grève en 1996 et 1998, rendent également délicate toute initiative. Enfin, il faut tenir compte des réticences des autorités de l’École militaire toute proche. Elles ne veulent pas voir creuser de galeries sous le Champ-de-Mars. Pour des raisons de sécurité.
Hugues Boulet L’Express 1999
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but
explication
conséquence
addition
addition
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Le troisième paragraphe explique les causes de l’ajournement de la réalisation du projet.
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FICHE TECHNIQUE
Mots et formules exprimant une liaison logique
prépositions
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conjonctions
de subordination
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conjonctions
et adverbes
de coordination
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verbes
et locutions verbales
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CAUSE
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· en raison de
· à cause de
· à la suite de
· sous prétexte de
· grâce à
· faute de
· à défaut de
· à force de
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· parce que
· comme
· puisque
· étant donné que
· du fait que
· c’est que
· d’autant que
· vu que
· attendu que
· du moment que
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· car
· en effet
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· venir de
· découler de
· résulter de
· provenir
· la cause en est que
· cela s’explique ainsi
· il faut savoir que
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BUT
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· pour + infinitif
· pour + subst.
· en vue de
· afin de
|
· pour que
· afin que
· à seule fin que
· dans le but de
· dans l’intention de
| ||
CONSEQUENCE
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· au point de
· de peur de
· d’où
· de ce fait
· par suite de
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· de (telle) sorte que
· de telle manière que
· si bien que
· au point que
· si... que
· trop ... pour que
· tant... que
· tel ...que
|
· donc
· par conséquent
· c’est pourquoi
· voilà pourquoi
· aussi + inversion
· dès lors
· ainsi*
· en conséquence de
|
· impliquer
· entraîner
· provoquer
· amener causer
· inciter
· susciter
· cela explique que
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OPPOSITION
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· malgré +subj.
· en dépit de + subst
· loin de
· contre
|
· bien que
· quoique
· alors que
· quelque ... que
· même si
· tandis que
· encore que
· quoi que
· quel que
· sans que
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· mais
· or
· pourtant
· cependant
· néanmoins
· toutefois
· au contraire
· d’ailleurs
· du moins
· en revanche
· du reste
|
· s’opposer
· contredire
· avoir beau
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ADDITION
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· outre
· en plus de
· en sus de
|
· outre que
· sans compter que
|
· en outre
· et
· d’autre part
· de plus
· de surcroît
· par ailleurs
· ensuite
|
· s’ajouter
· il na faut pas oublier non plus que
|
* La conjonction ainsi a deux emplois différents. Elle peut introduire :
— une conséquence ou une conclusion.
— un exemple ou une comparaison.
ACTIVITÉS D’ENTRAINEMENT
1. Dans le texte suivant on a effacé tous les mots qui explicitaient les liens logiques. Remplacez chaque ____ par le mot ou l’expression adaptés choisis dans la liste suivante: ainsi, mais(2), à cause de(2), donc, pourtant, car, en effet, alors, parce que, enfin, or
Les animaux menacés
Depuis que la vie est apparue sur terre, il y a 3,8 milliards d’années, le monde animal ne cesse d’évoluer : comme les fusées d’un grand feu d’artifice, des espèces apparaissent, s’épanouissent, pendant que d’autres déclinent et s’éteignent.
_______ , il y a 370 milliards de vertébrés, les batraciens, sont sortis les premiers de l’eau pour s’aventurer sur la terre ferme. Ces types d’animaux, trop lourds, peu agiles sur terre, n’ont pas survécu. _______ , ce sont de lointains ancêtres de nos grenouilles !
Les dinosaures, eux, ces grands reptiles de la préhistoire, ont disparu mystérieusement il y a 65 millions d’années, peut-être _______ une catastrophe, une pluie de météorites qui se serait abattue sur la Terre...
Une espèce disparaît tous les deux ans
Depuis toujours, ________ , certaines espèces animales disparaissent naturellement. _______ d’autres espèces, qui n’avaient _______ aucune raison naturelle de s’éteindre, ont aussi disparu _______ la chasse pratiquée par les hommes.
Aujourd’hui, la situation est devenue grave, _______ les espèces animales disparaissent de plus en plus vite. Au VII e siècle, une espèce de mammifères s’éteignait tous les cinq ans. A présent, une espèce disparaît tous les deux ans !
Au XX e siècle, _______, la population mondiale a beaucoup augmenté : pour trouver de nouvelles terres, pour construire des villes, des routes, les hommes se sont avancés dans les espaces sauvages. Ils ont abattu d’immenses forêts. De nombreux animaux ont _______ disparu, _______ leur territoire était détruit ou abîmé !
L’homme s’appauvrit lui-même
La pollution et l’installation de lignes électriques ont également tué bien des espèces de poissons et d’oiseaux. _______ , une nouvelle chasse intensive, destinée au commerce, a supprimé certaines espèces comme le rhinocéros, dont on utilise la corne pour fabriquer des remèdes traditionnels. Au total, chez les animaux vertébrés, on estime que 8 000 espèces sont menacées de disparition !
_______, on s’aperçoit aujourd’hui que la vie sur Terre est une vaste chaîne dont chaque être vivant est un maillon. Quand une espèce disparaît, d’autres plantes et d’autres animaux sont menacés.
L’homme fait disparaître des espèces connues qui auraient permis, peut-être, de découvrir de nouveaux médicaments.
Progressivement, l’homme s’appauvrit lui-même. Il se prive, surtout, de la vue de ces animaux étonnants, effrayants ou somptueux, véritables merveilles de la nature.
OKAPI (extraits) 15-31 mai 1991
2. Rétablissez la cohérence de ce paragraphe dont les phrases ont été mises dans le désordre:
a) Portant sans ostentation le drapeau ukrainien, le perchiste s’est laissé guider d’un pas tranquille vers la tribune officielle.
b) Alors qu’il les a tous gagnés depuis la création des championnats à Helsinki, en 1983.
c) Les tours d’honneur ont été inventés par les vainqueurs ordinaires.
d) Là, il a donné l’accolade à Primo Nebiolo comme on embrasse un vieil ami.
e) Depuis longtemps Sergueï Bubka n’est plus de ceux-là.
f) Alors qu’il venait d’offrir au président de IAAF un final rêvé.
g) Il s’en est donc dispensé.
h) Tout naturellement.
3. Lisez le texte ci-dessous.
a)Essayez de retrouver le fait dont ce paragraphe constitue le commentaire. Énoncez-le en une phrase.
b) L’auteur développe le fait en présentant trois de ses causes. Relevez le terme d’articulation qui introduit chacune d’elles.
c) Relevez le terme qui introduit la conclusion.
Les statistiques le prouvent: ils sont des milliers à vivre ainsi. C’est d’abord le changement de mœurs qui fait qu’on accepte plus facilement qu’autrefois cet état de choses. Jadis, la société montrait du doigt les quelques couples qui vivaient en concubinage. Aujourd’hui, cette situation paraît normale; on a même remplacé le mot “concubinage” par l’expression “union libre”, beaucoup moins péjorative. L’incertitude des jeunes est une autre cause du changement. Ils appréhendent l’avenir, et répugnent à s’engager trop tôt de façon définitive. Enfin certains jeunes veulent inventer une nouvelle façon de vivre. Les divorces et les échecs de leurs aînés les poussent à chercher une autre voie. Ils veulent donner au mot “amour” un autre sens. Ainsi, le “mariage à l’essai” s’ancre solidement dans les mœurs. En l’état actuel des choses, on ne voit pas ce qui pourrait stopper le phénomène.
4. En combien de parties peut-on segmenter ce texte. Marquez les limites de chacune des parties. Déterminez la fonction des termes de liaison en gras du texte suivant:
Entre Europe et Russie, l’enjeu ukrainien
L’Ukraine basculera-t-elle dans l’orbite russe? Plus de six ans de son accession à l’indépendance, les spéculations vont bon train sur le sort de ce pays, qui resta pendant plus de trois cent ans sous la tutelle de Moscou avant de s’émanciper, à la faveur de l’URSS. La question pour un analyste comme Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller diplomatique du président américain Jimmy Carter, revêt une importance particulière pour l’Occident. “Le test du choix offert à la Russie de se tourner vers l’Europe et la démocratisation est sa reconnaissance de l’existence séparée de l’Ukraine, de ses frontières et de son identité nationale”, écrit M. Brzezinski dans son dernier livre “Le Grand Echiquier, l’Amérique et le reste du monde” (Bayard, 1997). Privée du contrôle de l’Ukraine — la deuxième plus grande République issue de l’URSS, la Russie serait incapable de mener à bien deux ambitions perçues comme éminemment antioccidentales: elle ne pourrait ni redevenir un État impérial étendu sur l’Europe et l’Asie ni jeter les bases d’une véritable Union slave. Le dessein impérial échouerait, parce que la Russie serait à la fois privée de la “tête” européenne que constituait l’Ukraine au sein des empires tsariste puis soviétique et dépossédée d’un ancrage de Crimée permettant de dominer la zone stratégique de la mer Noire. L’Union slave resterait, quant à elle, inconséquente puisqu’il manquerait à l’ensemble russo-biélorusse le troisième élément du triptyque slave et orthodoxe de l’ex-URSS. C’est, après tout, en Ukraine qu’est située la laure de Kiev, un très vieux monastère considéré par des Russes comme le berceau de leur religion. En fonction du choix qu’elle fera un jour, de briguer ou non une place au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, l’Ukraine déterminera le futur visage de l’Europe centrale et, donc, la nouvelle architecture européenne. Le pays joue ainsi un rôle de “pivot géopolitique”, que l’Occident, en premier lieu les États-Unis, doit appuyer pour contrer tout revanchisme russe dans la région, estime M.Brzezinski. La Russie conserve et développe, notamment au moyen de la pénétration de la société Gazprom, d’importants leviers économiques en Ukraine. Celle-ci essaie de les neutraliser en menant une politique de rapprochement — encouragée en sous-main par les États-Unis — avec des pays du Caucase et d’Asie centrale riches en hydrocarbures. Kiev n’a cependant toujours pas construit le terminal pétrolier sur la mer Noire, à Odessa, qui lui permettrait de s’approvisionner en énergie indépendamment des infrastructures russes, et de profiter à terme du “boom” annoncé de la Caspienne. Pour ses importations de gaz turkmène, l’Ukraine est tributaire du bon vouloir de Gazprom, le “bras armé” de la politique russe dans “l’étranger proche”. “Le dossier de l’Ukraine est suivi de près à la Maison Blanche et au National Security Council, dit un responsable américain en commentant les idées de Zbigniew Brzezinski. Au début, priorité a été de mener à bien la dénucléarisation de la République. Notre attitude est maintenant de pousser l’Ukraine et la Russie vers la démocratisation et l’économie de marché. Sur le plan politique, l’Ukraine a accompli quelque chose de plus que la Russie: une alternance démocratique à la tête de l’État. Mais il ne faut pas conclure que nous jouons l’Ukraine contre la Russie. L’idée est de les voir évoluer ensemble.” Le duo Kiev-Moscou et la délicate normalisation entre ces Républiques “sœurs” méritent aussi l’attention approfondie des Européens.
Nathalie Nougayrède
“Le Monde” 26 février 1998
5. Rétablissez la cohérence de ce document dont les paragraphes ont été mis dans le désordre. Retrouvez l’introduction, les idées et les exemples. Rédigez un sous-titre qui résume en une phrase le contenu du texte.
L’âge d’or des grands-parents
A. N’ayant pas de petits enfants, Annick et Guy Righès ont été les premiers à tenter l’expérience en décembre 1998. Six mois plus tard, ils ont accueilli dans leur petite maison d’Alençon, Maxime et Matthieu, 4 et 5 ans, deux enfants qui vivent seuls avec leur mère. Le nouveau “papy” s’est résigné à voir les gamins courir après les chats et cueillir allègrement les fleurs fraîchement plantées. “On n’avait plus tellement l’habitude des enfants, raconte Guy, 64 ans, mais ils nous ont tout de suite adoptés. Même s’il n’y a aucun lien légal entre nous, on aimerait que ça dure toute la vie.”
B. “Les grands-parents sont 82 % à garder leurs petits-enfants de façon plus ou moins régulière, 74 % d’entre eux les emmènent en vacances sans les parents”, note Claudine Attias-Donfut, directrice de recherche à la Caisse nationale d’assurance vieillesse et coauteur d’une enquête réalisée de 1992 à 1996 auprès de 2000 lignées de trois générations.
C. Si les grands-parents n’existaient pas, il faudrait les inventer. Surtout pendant les vacances d’été : plus en forme qu’autrefois, plus à l’aise financièrement, ils accueillent fréquemment leurs petits-enfants au cours des vacances d’été. Alors que les jeunes mères, elles sont de plus en plus nombreuses à travailler.
D. Fort du même constat, Rémi et Michelle Joyaux ont créé l’année dernière une association qui réunit des petits-enfants et des grands-parents “d’emprunt”. A défaut de voir leurs grands-parents biologiques — décédés, éloignés ou fâchés — les enfants peuvent trouver des grands-parrains”.
E. “Dans les familles éclatées les grands-parents représentent un point d’ancrage plus que jamais nécessaire”, souligne Madeleine Natanson, psychanalyste, qui vient de publier Dans ma famille je demande les grands parents!
F. Aujourd’hui, les grands-parents considèrent qu’ils ont un rôle à jouer dans la famille et des “droits” à faire respecter. Ils hésitent de moins en moins à aller en justice quand, en cas de divorce de leurs enfants ou de conflit familial avec une fille ou belle-fille, ils se trouvent privés de leurs petits-enfants.
Ségolène Barbé, L’Express12/8/99
FICHE TECHNIQUE
Tout document écrit est un message qui a ses enjeux (buts). Selon ces enjeux on peut observer différents types de textes: narratifs, descriptifs, informatifs et argumentatifs. Ce chapitre vous présente
Le texte informatif
Un texte informatif (ou expositif) vise à transmettre des connaissances: à renseigner, à instruire, à expliquer. Il se caractérise donc par une volonté de neutralité: l’auteur s’y abstient de tout jugement personnel. Le texte informatif est généralement écrit à la troisième personne. L’auteur s’interdit l’usage d’un vocabulaire exprimant un jugement.
DOSSIER 1. “Modes de vie”
Document 1.
Parlez-en à mon répondeur
Il est devenu un confident,
un supertéléphone dont on ne peut plus se passer.
Pour garder le contact en permanence... ou pour se mettre aux abonnés absents
Baromètre de sociabilité — plus on a de messages, plus on a d’amis — confident par intérim, révélateur de nos humeurs, le répondeur s’est installé dans nos vies sans faire de bruit, aussi discrètement que le radioréveil ou la machine à café. Un ménage sur trois en est aujourd’hui équipé, contre seulement un sur cinq en 1995, selon l’Insee. Et l’on reçoit en moyenne deux appels par jour via la petite boîte enregistreuse. A la différence d’innovations plus récentes — téléphone portable et Internet — le répondeur a bénéficié de peu d’études ou de discours promotionnels. Attentif à nos silences, réceptif à nos angoisses, il capte pourtant nos vies sur bande magnétique. On se raconte, on s’épanche. Il enregistré tout. Et recueille parfois la confidence qu’une communication en direct aurait tuée.
“C’est un objet comme on les aime: pratique et pas cher, il a su s’intégrer en douceur dans nos habitudes sans susciter de discours futuristes ni d’attentes démesurées. On lui fait confiance”, explique le chercheur Pierre-Alain Mercier, dans une étude consacrée aux usages sociaux du répondeur. Apparu au début des années 80, le répondeur-enregistreur à domicile a d’abord séduit les jeunes célibataires urbains branchés*, les artisans, pour des raisons professionnelles évidentes, avant de s’attaquer au marché des familles. La clef de sa réussite tranquille ? Une baisse des prix spectaculaire : de 1984 à 1996, ils ont été pratiquement divisés par 20. Aujourd’hui le coût moyen d’un répondeur s’établit entre 200 et 400 francs. On ne l’achète pas pour l’exhiber comme un mobile, mais parce qu’il s’avère indispensable pour décrocher un entretien d’embauche ou obtenir l’appartement que l’on craint de manquer faute d’être là.
“La fonction première du répondeur est de pallier l’absence. Il fait office de supertéléphone pour rester en lien constant avec les autres, comme un cordon ombilical branché en permanence”, avance Laurence Bardin, psychosociologue de la communication. Il faut être là. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Rester joignable par son patron, son mari, ses parents, sa famille, son propriétaire. L’absence devient inacceptable, presque impolie. On veut des messages, savoir qui nous appelle, à quelle heure. On veut être réclamé. On veut croire qu’on est indispensable. Encore faut-il que les amis laissent une trace de leur passage. Confrontés à une machine froide et impersonnelle, ils n’ont parfois plus rien à dire. Le message d’accueil est là pour les amadouer.
“Les premières années du répondeur ont vu fleurir des annonces drôles, musicales ou ludiques, souvent inspirées du monde médiatique”, observe Pierre-Alain Mercier. On déguise sa voix, on imite les chanteurs, on se prend pour des héros. Comme Hélène, 23 ans, étudiante, et Nicolas, 25 ans, graphiste, qui s’amusent à jouer le duo du sitcom* d’Hélène et les garçons: “Nous ne sommes pas là, mais tentez votre chance au garage ou à la cafet’.” Les annonces font plus que décliner une identité, elles divertissent. Et expérimentent la personnalité du propriétaire, ou plutôt l’image qu’il veut en donner. A chaque retour de vacances, Nathalie, fonctionnaire de 36 ans, passe des disques rapportés du Maroc, d’Égypte ou du Mexique. On aime ou on raccroche. Guillaume, 25 ans, employé dans la communication, traverse lui, une phrase “électroménager”: “Bonjour, je suis le frigo de Guillaume, vous pouvez l’appeler sur son sèche-cheveux au 06-82... ou laisser un message que je collerai sur ma porte à l’aide d’un petit magnet en forme de cœur.” Séduits par de tels efforts de créativité, la plupart des correspondants laissent un message, même lorsqu’ils n’ont rien à dire... Mais — phénomène nouveau — les possesseurs de répondeur ne se sentent plus obligés de décrocher même s’ils sont là, dans la pièce à côté. “Ils viennent de redécouvrir une liberté que beaucoup avaient oubliée face au téléphone: rien ne les oblige à répondre”, explique Pierre-Alain Mercier. Dans une société où il n’y a plus d’intimité infranchissable, le répondeur se transforme en outil de protection. Il se charge, à notre place, des bavards et des collègues de bureau. “Signe des temps, le filtrage est aujourd’hui la principale qualité recherchée par ceux qui s’équipent. Le répondeur devait simuler la présence, poursuit Pierre-Alain Mercier. Désormais utilisé comme filtre, il simule l’absence.”
On assiste bel et bien à un détournement d’objet: le répondeur est devenu un instrument de mise à distance. Il nous coupe du stress, du boulot, des autres. Et introduit un nouveau paradoxe: près de 10 millions de Français investissent dans les mobiles pour être joints, tout en utilisant le bon vieux répondeur pour se mettre aux abonnés absents ou sélectionner leurs correspondants. “Plus on sera relié au réseau de communication, plus on aura besoin de filtres, prédit Pierre-Alain Mercier. C’est ce qui fera la force du répondeur, ce qui l’aidera à tenir le choc face au portable.” Le “parlez après le bip” et l’interminable Lettre à Élise ont encore de beaux jours devant eux.
Marie Huret L’Express 7/1/99
*branché — qui suit la mode
*sitcom (comédie de situation) — série tournée en intérieur, dans les lieux toujours identiques
COMPRÉHENSION
1. Quelles informations sur le contenu du document avez-vous saisi en explorant le titre et le sous-titre. Indiquez le lien logique entre les deux phrases du sous-titre.
2. Parcourez le document. Quel est le thème de l’article ?
3. Quel est l’enjeu du texte? L’auteur vise-t-il seulement à informer ?
4. Dégagez l’idée principale de chaque paragraphe.
5. Déterminez les liaisons logiques entre les paragraphes.
6. Donnez un titre plus précis à l’article.
7. Attribuez à chaque phrase principale (A,B,C...) la subordonnée (1,2,3...) en vous servant du modèle:
Le répondeur est un objet pas cher
parce que son coût moyen s’établit entre 200 et 400 francs.
Consultez la FICHE TECHNIQUE et reliez vos phrases avec différents mots de liaison exprimant la cause.
Le répondeur est
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parce que
|
A. objet pas cher
B. objet pratique
C. baromètre de sociabilité
D. outil de protection
E. destiné à pallier l’absence
F. confident par intérim
G. révélateur de la créativité
H. instrument de mise à distance
|
1. le coût moyen s’établit entre 200 et 400 francs
2. plus on a de messages, plus on a d’amis
3. il est attentif à nos silences
4. il est indispensable pour des raisons professionnelles
5. il est réceptif à nos angoisses
6. on veut être réclamé et croire qu’on est indispensable
7. il capte nos vies sur bande magnétique
8. il recueille parfois la confidence qu’une communication en direct aurait tuée
9. les messages drôles, musicaux ou ludiques divertissent et expérimentent la personnalité du propriétaire ou plutôt l’image qu’il veut en donner
10.il est indispensable pour décrocher un entretien d’embauche ou obtenir l’appartement que l’on craint de manquer faute d’être là.
11.il nous coupe du stress, du boulot, des autres
12.les possesseurs de répondeur ne se sentent plus obligés de décrocher.
13.il permet de rester en lien constant avec les autres: son patron, son mari, ses parents, sa famille, son propriétaire
14.il est utilisé comme filtre
15.il simule l’absence
16.il se charge, à notre place, des bavards et des collègues de bureau
17.les Français les utilisent pour se mettre aux abonnés absents ou sélectionner leurs correspondants
|
LEXIQUE
Apprenez à relever du texte le réseau lexical relatif à un mot. Commencez avec le mot TÉLÉPHONE. Comme méthode utilisez le tableau suivant:
NOMS
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ADJECTIFS
|
VERBES
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EXPRESSIONS
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répondeur (m)
portable(m)
...
|
enregistreur (-euse)
...
|
décrocher
...
|
recevoir des appels
laisser un message
...
|
*N’hésitez pas à le compléter en étudiant d’autres textes.
DE LA COMPRÉHENSION A L’EXPRESSION
1. Composez quelques messages: ludique, sérieux, lyrique, narcissique. Lequel auriez-vous choisi pour votre répondeur ?
2. Le répondeur est-il aussi répandu en Ukraine qu’en France?
Pour répondre utilisez les idées du tableau A et le lexique du tableau B.
3. Le téléphone à fil a mis cent ans à se démocratiser. Pourtant le portable (le téléphone mobile) s’était imposé en dix ans. Sans doute c’est un objet emblématique de cette fin de siècle: 20 millions de Français utilisent un portable.
a) Par quoi s’explique à votre avis son succès? Quels sont ses atouts ?
b) Parlez de l’utilisation du portable en Ukraine. Utilisez le vocabulaire ci-dessous.
se payer ce luxe; la baisse de tarifs; nombreuses promotions.
être “branché”; jouir d’une certaine considération;prestigieux; exhibitionnisme.
casser l’ambiance; bousculer.
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fiche culture
CLIMAT SOCIAL :
les Français communiquent moins fréquemment entre eux
La “société de communication” ressemble fort à un mythe. L’étude conduite en 1997 par l’INSEE sur les relations privées directes (hors téléphone) entre les Français fait apparaître une baisse sensible de la sociabilité par rapport à la précédente effectuée en 1983. Ainsi, les discussions avec les amis ont diminué de 17 % pendant ces années, celles avec les voisins et parents de 7%.
Au total, les Français discutent chaque semaine avec neuf interlocuteurs différents, avec qui ils ont en moyenne 26 conversations. L’intensité des relations amicales diminue avec l’âge. Les femmes en ont un peu plus que les hommes, surtout chez les jeunes.
On peut voir dans cette baisse de convivialité les effets d’une montée de l’individualisme aussi bien que d’un manque de temps lié à la multiplicité des activités. On remarque cependant que les relations avec la parenté proche (parents, enfants...) résistent mieux que celles avec des parents plus éloignés, tant sur le plan géographique que psychologique (oncles, cousins, neveux).
Francoscopie 1999
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